Algérie

Avec effet rétroactif depuis janvier 2008: Les salaires des policiers augmentés de 50%



«Les salaires des policiers seront augmentés substantiellement et approximativement de 50% avec un effet rétroactif depuis janvier 2008». C'est ce qu'a annoncé hier le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, sur la radio chaîne 3.

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a signé, le 22 décembre dernier, un décret exécutif instaurant un nouveau statut particulier pour la police. Le texte sera publié dans les prochains jours dans le Journal officiel. Qu'en est-il du contenu? L'invité de la radio a révélé que «la prime de rendement sera calculée au taux variable de 0 à 30 % du traitement. L'indemnité de risque peut atteindre 70 % du traitement, celle de fonction est variable de 10 à 90 %. L'indemnité d'astreinte policière est variable de 15 à 90 %». Selon le DGSN, l'indemnité de zone sera calculée au taux variable de 10 à 40 % en fonction des quatre zones d'affectation des fonctionnaires.

 «Les indemnités seront versées à partir de janvier 2011 avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008 », a-t-il affirmé. M. Hamel a estimé que le statut actuel, qui date de 1991, n'est plus adapté à la situation actuelle du pays. «Il ne répond plus aux impératifs d'une police moderne et professionnelle. A l'époque, l'Algérie comptait à peine 50 000 policiers. Dès mon arrivée à la DGSN, j'ai fait du réexamen de ce statut une priorité afin d'améliorer la situation socioprofessionnelle des policiers», a-t-il dit. «Ce nouveau décret instaure le système d'une filière unique des différents corps de police à même d'unifier la chaîne de commandement et des règles de discipline et de responsabilisation à tous les niveaux ainsi que la détermination d'une façon claire des missions et des responsabilités», a-t-il poursuivi. Le nouveau statut créera également, selon lui, de nouveaux grades dans la hiérarchie policière pour mieux harmoniser l'encadrement à même d'une meilleure efficacité. «Un nouveau système d'évaluation a été instauré pour mieux stimuler les rendements et encourager les meilleurs. Nous avons procédé à une analyse critique suivie par des mesures urgentes pour juguler les dysfonctionnements», a-t-il souligné. La formation fera l'objet d'une refonte des programmes qui seront désormais axés sur le plan opérationnel. «Sur le plan organisationnel, nous avons opté, poursuit-il, pour la décentralisation des missions et des attributions des structures en privilégiant la fluidité dans le fonctionnement des organes. Des directions régionales seront créées», dit-il. M. Hamel a indiqué que les élèves officiers de la police parachèveront leur formation à l'Académie militaire interarmes de Cherchell (AMIA). «Les durées de formation seront allongées de deux années pour les agents et les lieutenants de police.

 Le cursus intégrera également des formations spécialisées qualifiantes. Je préfère une formation qualifiante plutôt qu'une formation diplômante», a-t-il souligné. Et d'ajouter que «des matières qui porteront sur les nouvelles formes de criminalité seront introduites dans les programmes de formation». «Les conditions de recrutement des policiers seront révisées. Le niveau minimal pour le recrutement des policiers sera celui de la 3e année secondaire», a-t-il affirmé. Selon le DGSN, un code de déontologie policière est en préparation. Le DGSN a fourni une esquisse de ce nouveau code: «La police est républicaine et respectueuse des lois et des droits de l'homme et sera éminemment citoyenne.

 Le régime disciplinaire sera mieux adapté. Toute faute professionnelle fera l'objet d'une sanction disciplinaire, et si elle relève du pénal, elle sera consacrée dans un procès-verbal qui sera transmis à la justice. Le policier sera protégé par l'Etat contre toutes les formes de pression et d'intimidation. La police doit être neutre», a-t-il expliqué.       M. Hamel a, en outre, révélé que la police nationale compte 8,04 % de femmes (14 000). Selon le DGSN, 1 200 femmes policières sont recrutées chaque année. «La qualité et le grade ont la primauté sur le genre. Une place plus importante sera davantage accordée aux femmes lors des futurs recrutements», a-t-il promis.

 Interrogé sur la corruption au sein même de la police, M. Hamel a eu cette réponse: «Depuis mon installation, je n'ai à eu à constater que l'existence de deux cas de corruption qui ont été sévèrement sanctionnés et transmis devant la justice. Pour le reste, il s'agit plus de rapine que de corruption.» Et de lancer un appel aux policiers: «L'honneur de la police exige un comportement digne et exemplaire. Les policiers doivent s'éloigner des dérives et des dérapages qui peuvent avoir des conséquences négatives sur leur carrière.» Interpellé sur le rapport peu reluisant établi par les organisations de défense des droits de l'homme sur les conditions de la garde-à-vue, M. Hamel a affirmé que «la police judiciaire travaille sous le contrôle du procureur de la République ». «L'attention est accordée au respect des droits et de la dignité humaine à travers l'aménagement des locaux, l'amélioration de l'alimentation, l'information de la famille, les visites familiales et la constitution d'un avocat. Je ne tolère aucun abus, aucune insuffisance ou négligence. Dans ce cadre, sans préjudice des poursuites pénales, des sanctions disciplinaires lourdes seront prononcées si des violations relatives à la garde-à-vue sont établies», a-t-il insisté. Evoquant la propreté des locaux de la garde-à-vue, M. Hamel a affirmé avoir «dépêché des commissions qui ont sillonné et amélioré les conditions de garde-à-vue».

 Invité à évoquer l'affaire de la mort d'un homme, le 17 décembre dernier, dans un commissariat de Constantine, M. Hamel a déclaré «qu'il y a eu des fautes très graves constatées par une commission d'enquête dépêchée par la DGSN». «Des sanctions, poursuit-il, ont été prises et un procès-verbal a été établi et transmis à la justice». Et de révéler que «deux commissaires, un officier de police et un inspecteur de police ont été placés sous mandat de dépôt alors que trois agents de l'ordre ont été mis sous contrôle judiciaire». «C'est une négligence grave. Lorsqu'on place une personne en garde-à-vue, on doit lui retirer tout ce qui peut porter atteinte à son intégrité physique. On a laissé les lacets à la personne gardée à vue. Elle s'est suicidée avec», a-t-il dit. Et d'appeler les policiers à «ne pas avoir de rapports froids avec les citoyens».




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