Algérie

Avec deux gouvernements, un parlement divisé et escalade de la violence



Avec deux gouvernements, un parlement divisé et escalade de la violence
L'avenir de la Libye est des plus sombres au vu de la situation politique et sécuritaire prévalant dans ce pays, notamment depuis le déclenchement de l'opération contre les milices armées par l'ex-général Khalifa Haftar, et la désignation d'Ahmed Miitig à la tête du gouvernement, dont le précédent chef refuse de procéder à la passation de pouvoir.Plongée dans une grave crise sécuritaire depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye vit désormais dans une crise politique sans précédent en se retrouvant désormais avec un Parlement divisé et deux gouvernements rivaux. Tout cela sur fond d'une escalade des violences dans l'Est et une quasi-paralysie de la production pétrolière, principale source de revenus du pays, en raison du blocage par des autonomistes de terminaux pétroliers depuis près d'un an. A cette confusion, vient s'ajouter l'opération contre les groupes armés lancées par un général dissident, qui se présente depuis la mi-mai comme le chef de l'"armée nationale". Cette opération qu'il qualifie de seul moyen de débarrasser le pays des "terroristes", est considérée comme une "tentative de coup d'Etat" par les autorités. Il n'en demeure pas moins que sur le terrain, le général Khalifa Haftar jouit de plus en plus de soutiens au sein de la population, lassée des querelles politiques et des violences quotidiennes dans un pays où les autorités sont incapables d'assurer la sécurité. En effet, des milliers de Libyens ont manifesté vendredi à Tripoli et Benghazi, dans l'est de la Libye, en soutien au général, et contre le gouvernement d'Ahmed Miitig, soutenu par les islamistes. Des milliers de personnes se sont rassemblées dans cette ville devant l'hôtel Tibesti où ils ont scandé des slogans appuyant l'opération, baptisée "Dignité", et dénonçant le terrorisme et les groupes armés. D'autres rassemblements ont eu lieu aussi à Al-Marj, Al-Baïda et Tobrouk, plus à l'est selon des témoins. Sur la place des martyrs, à Tripoli, sur fond de mesures de sécurité strictes, des milliers de personnes ont également manifesté leur soutien au général Haftar, s'en prenant par ailleurs au nouveau gouvernement d'Ahmed Miitig et au Congrès général national (CGN, Parlement). Pendant ce temps, chaque Premier ministre a réuni jeudi son Conseil de ministres. Le siège du gouvernement étant occupé par le gouvernement sortant, Ahmed Miitig a réuni ses ministres dans un luxueux hôtel de la capitale. En quête de légitimité, les deux Premiers ministres rivalisent en rendant publiques leurs rencontres avec les diplomates occidentaux. Embarrassés, ces derniers ne savent plus quels doivent être leurs interlocuteurs. Chacun des deux camps a reçu l'appui de milices et groupes armés ? qui font la loi dans le pays faute de forces de l'ordre structurées ? suscitant des craintes quant au déclenchement d'affrontements, en particulier dans la capitale. "Nous sommes vraiment dans une impasse", déplore l'analyste politique Salem Al-Zarrouk. "Avec quel gouvernement la Banque centrale va traiter, qui va signer les chèques et qui va conclure des accords avec les compagnies étrangères et locales, et surtout qui va représenter la Libye dans les forums internationaux '", s'interroge-t-il. Certains observateurs critiquent la décision du Congrès général national (CGN, Parlement) d'avoir accordé sa confiance le 25 mai au cabinet d'Ahmed Miitig, alors que des élections législatives ont été fixées un mois plus tard, le 25 juin. "Accorder la confiance à un gouvernement appelé à diriger le pays durant un mois et mettre à sa disposition des milliards de dollars est quasiment de la folie", estime ainsi l'analyste Moataz Al-Majbari. Cet imbroglio illustre, on ne peut mieux, les divisions au sein du CGN sur fond de lutte d'influence entre islamistes et libéraux. Suleimane Dogha, avocat et ancien membre du Conseil national de transition (CNT), ancien bras politique de la rébellion, a résumé la situation en déclarant : "On a maintenant deux gouvernements, quasiment deux Parlements et deux armées. J'ai peur que nous ayons (bientôt) deux ou trois Etats."M. T.NomAdresse email




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