Le déficit commercial des Etats-Unis s'est une nouvelle fois creusé en septembre enregistrant des importations record en provenance de Chine malgré les taxes douanières punitives imposées ces derniers mois par l'administration Trump.
Le déficit des biens et services s'est établi à 54 milliards de dollars avec des exportations en hausse de 1,5% à 212,6 milliards et des importations également en hausse de 1,5% à 266,6 milliards, selon les données publiées vendredi par le département du Commerce.
A 37,4 milliards de dollars (+8,8%), le déficit sur les échanges de marchandises avec Pékin est à un niveau jamais atteint, a noté l'administration américaine.
Les consommateurs américains ont particulièrement été friands des vêtements, des jeux, des téléphones en provenance du géant asiatique tandis que les entreprises ont eu plus d'appétit pour les ordinateurs et accessoires informatiques ainsi que pour les équipements en télécommunication ou les moteurs d'avions civils.
Ces données sont publiées alors que le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping ont fait part d'une reprise de dialogue jeudi et d'une probable rencontre à la fin du mois pour tenter de résoudre l'épineux dossier commercial.
Cumulé depuis le début de l'année, le déficit commercial des Etats-Unis avec le reste du monde s'inscrit en forte augmentation (+10,1%) pour atteindre 445,16 milliards, a détaillé le département du commerce.
Ce déficit est plus élevé que prévu puisque les analystes tablaient sur 53,4 milliards de dollars. Avec le déficit enregistré en février (54,96 milliards), il constitue aussi un record pour un seul mois.
Si les exportations du secteur aéronautique civil se sont accrues de 1,2 milliard de dollars, les exportations du secteur alimentaire et des boissons ont diminué de 1 milliard.
Les exportations de soja ont également une nouvelle fois diminué, pénalisées par le conflit entre Washington et Pékin. La Chine est le principal importateur de soja américain mais elle a imposé des taxes douanières additionnelles sur cette denrée en représailles aux taxes punitives américaines sur les marchandises chinoises. Ceci a pour effet de freiner les achats des importateurs chinois, qui avaient en outre fait des stocks avant l'application des taxes douanières.
Projet d'accord '
Le président américain Donald Trump exige de son partenaire chinois qu'il mette fin à des pratiques commerciales jugées "déloyales". Il exige notamment que Pékin ouvre davantage son marché aux biens américains, qu'il mette fin au "transfert forcé de technologies" ou encore aux subventions de certaines industries stratégiques.
Alors que les discussions sont au point mort depuis des mois, le locataire de la Maison Blanche a fait part jeudi d'une "très bonne conversation" au téléphone avec son homologue chinois.
De son côté, le président chinois Xi Jinping s'est dit "très heureux" d'avoir de nouveau parlé avec Donald Trump et a affirmé qu'il attachait "une grande importance aux bonnes relations avec le président" américain, selon l'agence officielle chinoise Xinhua.
Xi Jinping a également déclaré qu'il souhaitait rencontrer le président américain au sommet du G20 en Argentine qui aura lieu les 30 novembre et 1er décembre.
Selon l'agence d'informations Bloomberg, le président américain aurait demandé à des hauts responsables américains de travailler sur l'élaboration d'un texte d'accord commercial avec la Chine dans la perspective de cette rencontre.
Cette information a toutefois été démentie sur CNBC par le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow. A la question, le président a-t-il missionné le cabinet de rédiger un potentiel accord avec la Chine, il a répondu: "non, pas précisément". "Il n'y a pas de mouvement d'ampleur dans ce sens", a-t-il ajouté.
Il a aussi souligné que les exigences posées par Donald Trump étaient inchangées.
Washington et Pékin avaient déterré la hache de guerre en mai après une brève trêve dans leur guerre commerciale.
Donald Trump a mis en particulier sur la table des négociations la réduction du déficit commercial américain de 200 milliards de dollars.
A défaut de trouver un compromis, les deux géants se sont imposé mutuellement des centaines de milliards de tarifs douaniers supplémentaires faisant craindre des répercussions pour la croissance de l'économie mondiale.
Lors de ses réunions annuelles en octobre, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a pointé du doigt l'escalade des tensions commerciales.
"Nous devons travailler ensemble pour avoir une désescalade et résoudre les différends commerciaux actuels", avait alors souligné Christine Lagarde, alors que l'institution de Washington a abaissé ses prévisions d'expansion mondiale pour 2018 et 2019 à 3,7%.
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Posté Le : 06/11/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mustapha S
Source : www.lemaghrebdz.com