Algérie

Avec des étudiants algériens à Tunis


- Comment avez-vous vécu votre retour samedi à  Tunis ' Saïd (de Draâ El Mizan, Tizi Ouzou) : trois de nos collègues, arrivés avant nous, nous avaient prévenus de la situation, on s'attendait à  passer la nuit à  l'aéroport, d'ailleurs on n'était même pas sûrs du décollage de notre avion. Arrivés à  l'aéroport, on était surpris du service sécuritaire minimum et l'absence de fouille. On a tenté de rentrer, mais on est arrivés à  l'heure du couvre-feu. Des dizaines de personnes attendaient désespérément un taxi sur le parking quasi vide. On a réussi au bout d'une demi-heure à  en trouver un, mais il nous a fait payer à  l'avance 100 DT (équivalent à  6000 DA) pour une course de 10 minutes. Mais on peut dire qu'on a eu beaucoup de chance.   - Que vous inspire ce climat d'insécurité '
Nacer (de Boghni, Tizi Ouzou) : c'est inimaginable. Avant, la règle c'est qu'on pouvait sortir et nous balader en toute sécurité et à  n'importe quelle heure. Maintenant, nous avons peur y compris chez nous. Pour rentrer de l'aéroport, il nous a fallu passer deux barrages de l'armée. Nous avons été débarqués du taxi avec vérification d'identité et fouille de nos bagages. Pour accéder aussi à  la résidence, nous avons été filtrés par les comités de vigilance formés par les citoyens. On était prévenus de la situation, mais on ne s'attendait pas à  faire face à  pareil climat. Hier aussi, nous n'avons pu nous approvisionner. La seule boulangerie du quartier a baissé rideau à  10h et les rares étals de fruits et légumes étaient envahis, nous allons devoir nous contenter de spaghettis (rires).
- Que pensez-vous des événements actuels et du changement politique '
Arezki (de Beni Ourtilane, Sétif) : franchement, je ne m'attendais pas à  ce que le fait divers de Sidi Bouzid provoque ces conséquences. Ceci dit, le changement pacifique est exemplaire et je salue les Tunisiens pour cet exploit. Pour l'insécurité, je n'ai pas peur outre mesure parce qu'on a vécu en Algérie des moments plus difficiles que ça, mais j'espère que cette situation sera dépassée rapidement pour revenir à  la stabilité. En tant qu'étudiant, il me reste 6 mois à  passer ici, et j'ai besoin de terminer mon master en toute quiétude.
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