Algérie

AVANT-PREMIÈRE À TIZI OUZOU DE "CHEZ SALAH, OUVERT MÊME PENDANT LES TRAVAUX" DE NADIA BOUFERKAS ET MEHMET ARIKAN Un extraordinaire cas de résistance



AVANT-PREMIÈRE À TIZI OUZOU DE
Ce film documentaire de 52 minutes, réalisé par Nadia Bouferkas et Mehmet Arikan, montre sur fond de frappants témoignages un Salah Oudjane aussi tenace que déterminé à ne jamais vendre son immeuble de deux étages, bien qu'usé, mais où il tient toujours son café.
Ne dit-on pas que la résistance et surtout l'attachement de l'Algérien en général et du Kabyle en particulier à son bien est un atavisme qui se régénère au-delà de toute considération spatiale ou temporelle ' C'est là une des facettes qui se décline, aux côtés de tant d'autres, à travers 'Chez Salah, ouvert même pendant les travaux".
Un film documentaire qui retrace l'histoire vraie d'un Algérien qui refuse de vendre sa propriété, un immeuble usé dans une zone où tout a été rasé pour réaliser un ambitieux projet de renouvellement urbain à Roubaix, en France.
Présenté en avant-première à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, ce film documentaire de 52 minutes, réalisé par Nadia Bouferkas et Mehmet Arikan, montre sur fond de frappants témoignages un Salah Oudjane aussi tenace que déterminé à ne jamais vendre son immeuble de deux étages, bien qu'usé, mais où il tient toujours son café. Salah a passé l'essentiel de sa vie dans ce café ouvert en 1965 dans la zone de l'Union, à la jonction de Roubaix et Tourcoing, qui était jadis un centre industriel aussi animé que prospère, connu pour être un fleuron de l'industrie du textile en France et un endroit où immigrés et français se côtoyaient dans un parfait univers multiculturel. Aujourd'hui, tout est rasé dans cette zone où, tel un vestige historique, l'immeuble de Salah semble tenir tête au nouveau bâtiment, high-tech, du Centre des Textiles Innovants. Aux yeux des réalisateurs de film produit en février 2012, Salah, à travers son refus de quitter cette relique ultime d'un quartier alors habité principalement par les ouvriers travaillant dans les usines mitoyennes, est devenu symbole malgré lui d'une résistance à la 'gentrification", qui consiste en la rénovation du quartier populaire au profit des couches sociales aisées.
Au fil des images qui défilent, Nadia et Mehmet alternent témoignages d'anciens habitants du quartier que cet endroit continue d'attirer, et les scènes extérieures montrant tantôt des endroits de ce quartier devenu fantôme parce que déserté par ses habitants, et tantôt des bulldozers de plus en plus nombreux à resserrer l'étau des grilles autour de 'Chez Salah".
Un espace qui se retrouve peu à peu asphyxié et inaccessible, et qui, à l'approche de la fin, semblait se dresser tel un phare au milieu d'un espace complètement déchiqueté.
Si le paysage extérieur et l'ampleur des travaux entrepris donnent déjà un avant-goût de ce en quoi va se transformer l'endroit dans les années à venir, les propos des témoins permettent plutôt un voyage dans le temps en remuant pêle-mêle d'amers souvenirs du passé de la colonisation, de leur immigration forcée par la misère et la discrimination, la ghettoïsation dans les cités. Pour les réalisateurs du film, ces témoins font également 'défiler les fantômes des dominants, des colons prospères d'Algérie aux notables nordistes amenant leurs maîtresses au 'café algérien' où ils se savaient à l'abri des regards".
Derrière les grillages du vaste chantier, Salah se console avec d'anciennes photographies de cet endroit, autrefois plein de vie.
S L


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