Algérie

Avant-boue



Avant-boue
Le scandale du 5-Juillet a fini par désigner sa première victime puisque le directeur général de l'Office du complexe olympique (OCO) n'est plus en poste. C'est une suite logique : l'état catastrophique de la pelouse pour un match international ne pouvait rester impuni. Quand bien même de telles sanctions ne font pas partie de la culture de gestion en Algérie. Car, après tout, on a bien vu des ponts s'effondrer à l'ouest du pays suite à quelques millimètres de pluies sans que cela ne soit suivi de limogeage. Peut-être que nos dirigeants étaient plus gênés par le fait que la boue du 5-Juillet soit vue de partout à travers le monde que par la chute d'un pont que seuls les provinciaux constatent. Dans le cas du 5-Juillet, il est évident que la gestion du site ne peut pas être défendue. Cela fait une décennie que son gazon pose un sérieux problème au football national. Et il ne s'agit que de la partie visible d'un stade olympique qui même au prix de plusieurs travaux n'offre toujours pas des conditions minimales pour un match de foot. Nos instances qui ont crié à la honte un soir de novembre 2012, semblent ainsi trouver une urgence. Celle qui annonce une nouvelle pelouse pour le stade et qui sera à la hauteur de l'infrastructure. Cela devrait se faire vers l'été 2013. Mais, avant cette échéance, il ne faut pas perdre de vue que l'indigence du management des grandes installations sportives ne se vérifie pas au 5- Juillet seulement. Cette indigence ne date pas non plus de ces dernières années. Elle se décline justement à travers d'autres situations où le gazon naturel ne pose plus problème. Pas parce que son entretien a été maîtrisé. Mais parce qu'on l'a carrément enlevé pour lui substituer du synthétique. L'ersatz tend à se généraliser. De nombreux stades qui offraient des terrains en gazon naturel ont fait leur mue. Béjaïa, Sidi Bel Abbès, Oran et d'autres sont des enceintes où le gazon naturel a été remplacé par le gazon synthétique. Faute donc de pouvoir garantir le maintien de la pelouse, on est passé à la solution extrême. C'est dans ce genre d'installations que l'Algérie s'apprête à organiser une coupe d'Afrique des moins de 20 ans à Oran et Aïn Témouchent. À l'occasion, l'Algérie offrira à ses hôtes des terrains en déphasage avec les temps modernes. À Oran, ça sera au stade Ahmed-Zabana, jadis appelé du 19-Juin, qui a subi un long feuilleton de fermetures-ouvertures durant la décennie 2000 avant d'être couvert de gazon artificiel. L'historique du stade Ahmed-Zabana n'est pas moins dramatique que celui du 5-Juillet. Car si l'enceinte de la capitale est devenue un sujet qui gêne les dirigeants, celui de la capitale de l'Ouest aura subi une régression monumentale. Deux scénarios donc qui révèlent un même fonds, celui d'une incapacité managériale à gérer des installations d'élites. La honte a été certes proclamée la semaine dernière au 5-Juillet. Elle a été néanmoins entamée depuis longtemps. C'était un avant-boue'
A. Y.


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