Algérie

Aux urnes citoyens ! Tous les partis ont lancé un appel à un vote massif



Le phénomène de l'abstention étant depuis des lustres une certitude du genre «oui, c'est vrai, on fait avec», les politiques doivent, et ils le savent, désormais trouver «une solution de rechange» à leurs échecs.
Echec à mobiliser, à convaincre, à plaire tout au moins au citoyen qui, faut-il le dire, vit dans une autre dimension. Comme s'il y a un accord tacite entre les 52 formations politiques qui se sont placées sur les starting-blocks des locales du 29 novembre, leur «trouvaille» est la même : à travers les meetings, les sorties de proximités ou encore les passages à la télévision et à la radio, ils s'accordent tous à lancer ce fameux «Appel à un vote massif».
Mais chacun y va, cependant, de ses propres arguments connus et ressassés jusqu'à assourdir pour la plupart, pour «amasser» les électeurs autour des bureaux de vote. Pour certains, ce sont les intérêts de la République menacés par le printemps arabe toujours aux aguets qu'il faut défendre. Pour d'autres, c'est l'intégrité de leurs candidats qui est mise en avant.
L'on évoque aussi la démocratie participative, la nécessité de voter qui constitue un rempart à la fraude ou encore le changement qui dépend de ce «vote massif». Ainsi pour le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui place son parti au-dessus des attaques menées contre lui, «investir le FLN de sa confiance, c'est garantir paix et stabilité au pays».
Mais aussi' la victoire de l'ex-parti unique comme il l'a prédit, dans plus de mille communes. Appelant les électeurs à faire «le bon choix» en votant pour les candidats du RND, «connus pour leur sincérité et leur engagement à servir au mieux les citoyens», Ahmed Ouyahia estime qu'il «est impératif aujourd'hui de renforcer la stabilité et de promouvoir les capacités du pays».
Donc aux urnes citoyens ! Pour le président du FNA, Moussa Touati, il faut se rendre aux urnes, seul moyen selon lui d'éviter leur bourrage, «même pour mettre un bulletin blanc». Abondant dans le même sens, le secrétaire général du Front national pour la justice sociale (FNJS), Khaled Bounedjma, et le président d'El Karama Mohamed Benhamou ont exhorté les électeurs à une forte participation «pour couper la route aux fraudeurs» et contribuer «au changement de manière pacifique et sûre».

«Pour un changement pacifique, votez pour nous»
Militant pour un «changement pacifique» et une «2e République», le FFS qui veut «se rapprocher plus du citoyen», insiste sur la nécessité de rétablir le rôle de l'élu' celui du FFS «intègre et capable de faire pression sur l'administration».
Dans le même ordre d'idée, le RCD, dont le président parle déjà de «début de la fraude», appelle à voter massivement pour les candidats du parti pour «imposer» le changement. Kamel Bensalem du PRA ainsi que Amara Benyounès du MPA estiment «qu'une participation massive» aux élections est synonyme de «consolidation du processus démocratique du pays», expliquant que les locales «constituent une occasion pour concrétiser les réformes engagées en 2011 par le président de la République».
Les partis islamistes qui ne veulent plus du rôle de «coopérants techniques» qui est, selon eux, le leur depuis longtemps, «ne toléreront aucune sorte de fraude» et veulent carrément «impliquer le peuple dans le scrutin», comme l'explique Bouguerra Solatni. Mieux, il trouve une meilleure formule pour inciter les citoyens à voter.
«Ceux qui, parmi les électeurs, boudent les élections et démissionnent de la vie politique, ne pourront pas, demain, dire qu'ils sont ' insatisfaits ' par ces élections», a-t-il averti. D'autres arguments sont avancés, qu'il est impossible de noter ici, mais tout le monde sait déjà que l'abstention est le plus grand parti mobilisateur, à telle enseigne qu'on considère le taux de 40 à 45% de participation comme un énorme «exploit». La campagne s'achève légalement aujourd'hui à minuit et l'on continue de lancer un dernier appel. Aux urnes citoyens !


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