Aux portes des boulangers

La baguette de pain, un des symboles indéniables de la culture française, vit aujourd'hui une mésaventure, hier encore impensable. Entre perspectives de délestages et alourdissement des factures d'énergie d'électricité et de gaz dont les sommes vont quadrupler, la majorité des boulangers a la boule au ventre et tous craignent de baisser rideaux.La situation n'est pas anecdotique. Elle n'est pas une simple contrariété passagère. Que l'on soit en passe de conclure que l'un des principaux repères culturels français est ainsi perturbé n'est pas le constat d'une petite entorse à un des fondamentaux de la France. Jointe aux bouleversements sociaux qui touchent le monde entier, elle est bien la démonstration d'un délire généralisé indiquant un conflit mondial dorénavant installé, certes larvé mais prenant.
Les Allemands sont déjà passés par ce chemin boueux. Les Anglais pour leur part entament leur descente aux enfers en multipliant et en élargissant les manifestations et les grèves quand, pour une partie de la population, ils ne fouinent pas dans les poubelles. S'en remettre aux explications forcenées sur les effets du réchauffement climatique, sur les thèses des inflations et sur la sécheresse galopante est peut-être insuffisant. Le mal qui étrangle le monde est certainement plus profond. La mort n'est plus aux fronts. Elle est dans les marchés, dans les rues, au c?ur des demeures et aux portes des boulangers.
La conquête des suprématies n'a jamais cessé depuis que le monde est monde et il est écrit que l'on ne connaîtra jamais le prix.
Une guerre mondiale est présente et si elle ne crève pas les yeux, elle perfore en profondeur ce que les sociétés humaines ont de fondements. Le démêlé russo-ukrainien, n'étant pas une simple prise de bec, ne sert que de parterre à une réelle troisième guerre mondiale. A la différence des deux premières, elle n'avoue pas son nom et elle n'a fait que changer ses armes et ses artifices. Depuis la transcendance a été apprise et les soldats en troquant leurs uniformes ont déployé de nouvelles stratégies.