Algérie

Aux origines de l'embarras



Le CNT libyen est assurément embarrassé par les circonstances suspectes de la mort de Kadhafi qui ont fait et continuent de faire couler beaucoup d'encre. Les inconditionnels intéressés de l'ex-'Guide', à commencer par la Russie, trouvent, là, matière à spéculer et à accuser, faisant de l'ex-bourreau une victime bien actuelle du CNT. La veuve de Kadhafi ainsi que sa tribu exigent que soit restituée la dépouille et que soit engagée une enquête devant clarifier les conditions dans lesquelles est intervenue la liquidation de l'ancien maître de Tripoli. Du coup, une certaine gêne, plutôt une gêne certaine, s'empare non pas seulement des nouvelles autorités libyennes, mais aussi et surtout des membres de l'Otan qui ont pris une part active au renversement de Kadhafi. Cet embarras général a ses origines. S'il est de mise aussi bien à Paris, à Washington ou à Londres et s'il affecte jusqu'à l'instance onusienne qui avait donné le quitus à l'implication de l'Otan, c'est qu'il représente la 'part du feu', le prix à payer pour ceux qui, à une époque pas si lointaine, ont entretenu une certaine amitié avec le dictateur de Tripoli.
On ne sort jamais indemne de ses fréquentations louches. L'Amérique de George Bush l'avait vérifié lorsqu'il lui fallait solder ses comptes avec une autre dictature amie, celle de Saddam Hussein. La France, elle, en a fait l'amère expérience, plus récemment, suite à la chute de Ben Ali. Et encore, Michèle Alliot-Marie n'était sûrement pas la seule, parmi tous les responsables politiques français ou européens, à avoir bénéficié d'indus privilèges de Tunis. Et l'on sait que Kadhafi avait plus à donner que Ben Ali. Y compris pour le financement de campagnes électorales partisanes en Europe.
L'on suppose, par conséquent, que l'embarras des capitales occidentales aurait donc été plus grand si Kadhafi avait eu droit à un procès.
Le Printemps arabe étant promis à d'autres conquêtes démocratiques, la rénovation des relations entre les pays de l'Occident et les pays de la région peut commencer. Les cas tunisien, égyptien et libyen devraient servir de moments de référence dans la redéfinition des bases politiques devant, désormais, fonder ces relations.
S. C.
OBSERVATEUR 24-10-2011 10:05
Rima.k 23-10-2011 23:02
touri 23-10-2011 20:37
mr medelci 23-10-2011 19:39
yacine 17 23-10-2011 17:22
ELSSAS2011 23-10-2011 17:21
Doc Eur 23-10-2011 15:37
nif 23-10-2011 12:06
touri 23-10-2011 11:19


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