Algérie

Aux abords du centre d?aquaculture de Bou Ismail


Des rejets industriels menacent les poissons Les essais ont été faits sur 5 souris. Trois sont mortes », avoue le directeur du centre de pêche et d?aquaculture de Bou Ismaïl. Pas moins de 50 tonnes de moules sont produites chaque année au centre de vulgarisation et de formation des étudiants, mais elles sont impropres à la consommation. Et il est bien connu que la moule est particulièrement sensible aux rejets polluants et d?ailleurs exploitée dans certains pays d?Europe pour s?enquérir de l?état du rivage en tant que bioindicateur. A Bou Ismaïl, il s?agissait de l?exploiter à des fins commerciales et non de vérifier la salubrité de la côte. Mais 50 tonnes seront jetées aux ordures. « Nous étions satisfaits, car elle atteignait 8 cm et avait une belle chair », explique le directeur du centre, M. Ghezali. Mais c?était sans compter sur les industries avoisinant le centre et qui rejettent une quantité importante de polluants, selon les ingénieurs du centre. « Il fallait venir la semaine dernière, vous auriez eu un aperçu de ce qu?on respire ici », déclare un ingénieur du centre. Dans ce centre, on s?inquiète surtout pour les poissons et pour les projets qui doivent prendre cours dans les mois à venir. Jusqu?ici, le CNDPA faisait la culture du poisson d?eau douce, mais bientôt et en partenariat avec les Espagnols, son champ d?activités va s?étendre au poisson d?eau de mer et pour cela, il faut pomper l?eau de mer de Bou Ismaïl et mieux vaut qu?elle soit propre, si l?on veut que les poissons vivent. La ferme, prévue avec des investisseurs espagnols, sera directement exploitée dans ce centre et concernera la culture du loup de mer, et de la dorade. « Pour cela, il faudra pomper l?eau de la mer », explique le directeur. D?autres fermes sont en cours d?exploitation, en collaboration avec le CNPDA, telles que celle d?Azzefoun et qui consiste à aider des investisseurs privés pour les appuyer dans leur étude d?impact et de faisabilité, ainsi qu?une autre ferme en exploitation avec les Coréens à Skikda et qui concerne la crevette. Il existe la ferme au niveau du lac El Melah pour la culture de l?anguille, de la dorade et l?élevage de moules. Aujourd?hui, le centre compte se tourner vers de la mer et ouvrir son activité à d?autres poissons que le poisson rouge venu du barrage de Tiaret ou encore le poisson chat. La pollution de la côte de Bou Ismaïl constitue un frein à leur projet, mais M. Ghezali est confiant. Une commission d?enquête, composée de représentants du ministère de l?Aménagement du territoire et de l?Environnement ainsi que du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, a été dépêchée pour s?enquérir de l?état actuel de la situation. « Depuis trois mois qu?elle est installée, certains industriels ont eu des mises en demeure qui les contraignent soit à installer des bassins de décantation ou à rejeter leurs polluant dans une station d?épuration », ajoute le directeur du centre. Tout en précisant que certains industriels ont refusé de se prêter à l?enquête, narguant ainsi les autorités compétentes. Environ 10 industriels installés à Bou Ismaïl polluent le littoral avec différents produits chimiques. L?analyse à la biotoxine a été repérée sur les moules. « Il faut s?attendre à un impact important sur la biodiversité marine du coin. Le poisson, lorsque son habitat est pollué, meurt ou migre. Et ce sont des milliers de sous-espèces qui meurent ou doivent migrer avec lui », explique M.Ghezali.
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