Autour de « Pays d'aucun mal » d'El-Mehdi Acherchour

Poète et romancier, El Mehdi Acherchour a publié aussi bien en Algérie qu'en Europe. « L'?il de l'égaré » (Marsa, 1997) », « Expiatoire, sosie tragique » (Marsa, 2001) « Chemin des choses nocturnes » (L'Aube/Barzakh, 2003), « Lui, le livre », (éditions Barzakh, 2005), mais surtout le « Moineau » et « Pays d'aucun mal », ont ponctué son cheminement littéraire. Peu dans l'assistance pouvait prétendre connaître cet écrivain algérien, natif de Sidi Aïch et établi aux Pays-Bas, auquel le café littéraire a consacré, mardi passé, une rencontre qui s'est déroulée au siège de la CDDH, pour disséquer sa littérature. La tâche est principalement revenue à Aïssat, enseignant d'économie dans une université canadienne, qui a découvert l'auteur par hasard, qui s'est entiché de la complexité de son écriture et tissé avec lui des relations sans que jamais ils se rencontrent physiquement. Sa conférence, en suivant les renversements provocants des référents et valeurs conventionnels auquels procèdent l'écrivain, quittera elle aussi les sentiers battus de la littérature pour arpenter ceux ardus des mathématiques et d'économie pour taquiner finalement la philosophie et la morale. Car, dans « Pays d'aucun mal », El Mehdi Acherchour compte en « gros kilo », lit l'histoire par milligramme. « Accepteriez-vous d'échanger votre bébé contre un chiot ' » Oui, si on considère qu'une vie vaut bien une autre et que les bénéfices qu'on tire d'un animal valent bien ceux qu'un homme peut rendre à ses parents, explique l'économiste qui décrit la poésie d'El Mehdi Acherchour comme une « poésie qui déchire, qui lacère » et son style comme celui d'un « paysan qui bêche son lopin », ajoutant : « Il n'écrit pas, il crée ». Plus humain, le témoignage d'un ami de l'écrivain qui a expliqué que toute la complexité dont s'entoure l'écrivain dans ses textes repose en fait sur la simplicité de la vie villageoise dont il s'inspire et que l'homme est resté profondément ancré dans son terroir. Ce rapide survol aura, à n'en point douter, permis de susciter la curiosité parmi l'assistance autour de l'écrivain et de son ?uvre qui, malheureusement, n'est pas toujours disponible sur les étals des librairies.