Algérie

Autour de la cupidité et de l'absence d'humanisme



Autour de la cupidité et de l'absence d'humanisme
La générale de la pièce de théâtre «El Mestour», drame social qui traite de l'absence d'humanisme dans les rapports entre les individus et met à nu le désir violent et immodéré de s'enrichir, a été présentée jeudi à la salle El Mouggar à Alger, devant un public peu nombreux.Mis en scène et adapté par Mohamed Belkiseria de la pièce «El Tragaluz» (la lucarne) du dramaturge espagnol Antonio Buero Vallejo (1916- 2000), le spectacle, supervisé et suivi par Laroussi Missoum, répercute sur les planches une tragédie familiale, rendue 90 mn durant, par cinq comédiens. Les personnages de la mère, Dounya la secrétaire, le père, Tawfik et Hakim, ont été respectivement campés dans des atmosphères lourdes par Karima Mokhtar, Ikram Bouchoucha (jeune comédienne promise à une belle carrière), Rachid Djerourou, Aissa Chouat et Mohamed Belkiseria.Après avoir survécu à la guerre, une famille espagnole vit dans le remord et le souvenir amère d'un drame familial bouleversant, taraudée par un sentiment de culpabilité qui poussera Tawfik et son frère cadet Hakim à s'affronter pour s'expliquer et en découdre enfin avec ce passé pesant et persécutant. Ne pouvant plus subvenir aux besoins de sa famille, le père avait décidé d'aller vivre ailleurs avec sa femme et ses deux enfants, là où il pourrait leur assurer l'élémentaire.Une fois à la gare, un train bondé de militaires arrive et au milieu d'une grande bousculade, le jeune Tawfik, qui n'avait alors que dix ans, arrive à monter, emportant volontairement avec lui toutes les économies que son père lui avait confiées, ainsi que le manger que la maman avait préparé. Se retrouvant sans la moindre ressource, les parents assistèrent, impuissants, au décès de la petite Hanane, leur dernière, morte de faim alors qu'elle était encore nourrisson.Une histoire d'amour croisée entre Tawfik qui dirige l'imprimerie familiale et Dounya sa secrétaire qui finit, à son tour, par tomber amoureuse de Hakim, le jeune frère de son patron et auquel elle livre quelques secrets sur le fonctionnement illicite de l'entreprise, va tout déclencher.Devant le père qui depuis, a perdu la raison et passe son temps à découper des images de petites filles qu'il trouve dans des revues et journaux, les deux frères s'affrontent à Menés en Arabe classique, les échanges entre les différents personnages se sont déroulés dans des atmosphères soutenues où chaque comédien a donné de l'intensité à son propos, occupant l'ensemble de l'espace scénique.Les comédiens ont donné vie au texte dans un rythme ascendant avec un jeu concluant, sous un éclairage réussi, signé Mokhtar Mouffok qui a su créer les ambiances adéquates aux différentes situations. Evoluant dans un repère spatial proposé par un décor unique suggérant l'intérieur d'une maison avec un coin aménagé en bureau d'entreprise, le spectacle a également été soutenu par une bande son préparée par Hamiche Khaled, faite de musiques renvoyant au drame et faisant intervenir de manière récurrente le bruitage d'un train en marche.Produite par la Coopérative culturelle et artistique «Asdiqae El Fen» (les amis de l'Art) de Chlef, -qui en est à son 13e spectacle en cinq ans-, la pièce de théâtre «El Mestour» présentée vendredi à la salle El Mouggar, avant de partir en «tournée de proximité» dans une dizaine de villes du pays, a déclaré le président de la coopérative Laroussi Missoum.




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