Algérie

Autoroute Est-Ouest : Des propriétaires terriens s'insurgent à Boumerdès



Autoroute Est-Ouest : Des propriétaires terriens s'insurgent à Boumerdès
Des citoyens se plaignent du « squat » de leurs terres et de la dégradation de leurs champs. Des propriétaires terriens, dont la terre, située dans la commune de Kherrouba à l'ouest de la wilaya de Boumerdès, a été traversée par l'autoroute Est-Ouest, dénoncent « le silence des autorités compétentes face aux dépassements dont nous sommes victimes de la part de la société chinoise CITIC-CRCC, réalisatrice dudit projet ». En effet, dans une requête transmise en mois de mars dernier au directeur de l'Agence nationale des autoroutes, dont des copies ont été adressées au wali et au DTP de Boumerdès, ces citoyens sollicitaient leurs destinataires d'intervenir pour les rétablir dans leurs « droits », après que ladite société « eut ouvert des accès dans (leurs) terres et déposé des agrégats destinés aux travaux du chantier ». « Elle (la société chinoise) a déraciné des dizaines d'arbres et en a détruit et dégradé d'autres. Quinze hectares de nos terres, plus précisément aux points kilométriques 136, 137 et 138, n°38 sur le registre du cadastre, ont été dévastés en dehors de l'emprise de l'autoroute », lit-on dans le document sus-cité.« Près de trois mois sont déjà passés et aucune suite n'a été donnée à notre requête », s'indignent nos interlocuteurs. Ces derniers ont interpellé à maintes reprises les responsables de l'entreprise chinoise. Cependant, « les chinois refusaient à chaque fois de nous recevoir et même les correspondances que nous leur envoyions par poste nous revenaient », regrette-t-on. De ce fait, ces citoyens sont pris en tenailles entre les dép000assements de l'entreprise et l'inertie des pouvoirs publics. Ils ne savent plus à quel saint se vouer pour mettre fin à leur malheur. En outre le conflit né autour des travaux sur le tronçon autoroutier allant de Khemis El Khechna à Arbaâtache, opposant la même société aux entreprises algériennes de travaux publics sous-traitantes, connaît enfin un début de solution.Selon un responsable de la fédération locale de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), les deux parties sont arrivées à un compromis à l'issue d'une réunion tenue dernièrement au siège de l'inspection générale de ladite wilaya, à laquelle ont pris part des représentants de toutes les parties concernées. Notre interlocuteur affirme que « l'entreprise chinoise s'est engagée à payer par tranches les sous-traitants algériens pour les services fournis dans le cadres desdits travaux, et ce durant les 1res et 2es quinzaines de chaque mois, à compter du mois courant ».En retour, les représentants des entreprises sous-traitantes, ont pour mission d'apaiser les esprits dans leur camp en attendant la signature d'un avenant, portant travaux supplémentaires, entre le groupement chinois et les autorités compétentes. Pour rappel, les entreprises en question, une trentaine environ, avaient été engagées par le groupement chinois dans le transport d'agrégats et les travaux de terrassement et de compactage sur ledit chantier. Suite au non versement par le CITIC-CRCC, durant plus de 6 mois, des sommes dues à ces entreprises, les deux parties se sont retrouvées en conflit. Car, selon les entrepreneurs, « les dispositions de la convention conclue avec l'entreprise chinoise stipulent dans l'une de ses clauses que le paiement se ferait après chaque fin de mois ».En guise de protestation contre cette situation, les sous-traitants avaient suspendu leurs activités et manifesté leur colère en bloquant l'accès à la base de vie du groupement chinois à Khemis El Khechna. Pour justifier ce retard, d'après toujours nos interlocuteurs, l'entreprise chinoise évoque l'indisponibilité d'argent suite au non paiement par le maître d'ouvrage (l'ANA) des sommes qu'elle lui doit en raison de la non-signature de l'avenant relatif aux travaux supplémentaires. Nos sources précisent toutefois que le CITIC-CRCC a procédé au paiement partiel de ses dûs (5 à 30% pour chaque entreprise, selon l'importance des créances).Le groupement chinois s'est aussi engagé, affirme-t-on encore, à payer le reste de ses dettes dès la signature dudit avenant. A défaut d'aboutissement de cette démarche, il va recourir à la vente de ses engins ou faire appel, si nécessaire, à l'entreprise mère en Chine. A noter enfin, que l'examen de la situation des impayés de 22 entreprises sur la trentaine en question, dressée par l'UGEA et visée par l'entreprise chinoise, fait état d'un montant s'élevant à 431 861 900 DA, ajoute-t-on encore.


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