Algérie

Autoroute Est-Ouest



Autoroute Est-Ouest
La visite du ministre est toujours une opportunité pour le secteur et l'exécutif locaux d'exprimer des besoins et de faire valoir la pertinence de propositions d'opérations. Les gestionnaires locaux mettent en avant des arguments objectifs, qu'ils démontrent « in situ », pour obtenir les faveurs sonnantes et trébuchantes du haut responsable. Généralement, plus l'état de gestion locale est jugée positif au terme du diagnostic du ministre plus les sollicitations ont des chances de recevoir un avis favorable immédiat. Un tableau de bord local dont les indicateurs macros sont au vert met forcément en bonne humeur le décideur ordonnateur et ne peut en définitive qu'accréditer les nouveaux besoins qui lui sont formulés au fil des points du circuit de la visite. C'en était le cas, jeudi dernier, à l'occasion de la tournée de travail et d'inspection effectuée dans la wilaya d'Oran par le ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, où les autorités locales se sont prévalues du fait « rarissime » - de l'aveu du ministre lui-même - que tous les projets inscrits à l'indicateur du secteur de TP sont en cours de réalisation afin d'en demander plus. Et la mention « en tout cas, je suis bien satisfait de votre travail » qui revenait en boucle dans la bouche d'un ministre de TP connu pour être très peu enclin à donner de bonnes notes n'a fait qu'aiguiser l'appétit du wali et de la DTP pour revendiquer davantage d'opérations et donc encore plus d'argent. C'est ainsi que la proposition d'un projet de création d'un accès, à partir de l'autoroute Est-Ouest, au nouveau pôle urbain de 17 000 logements d'Oued Tlélat, présentée et plaidée sur place par le wali, Abdelghani Zâalane, et la directrice de wilaya des Travaux publics, Djamila Belmegdad, a reçu séance tenante l'accord de principe du ministre, assorti toutefois de quelques remarques. En effet, cette opération suggérée par les pouvoirs publics locaux, consistant en la mise en place d'une voie d'accès via un échangeur au nouveau centre urbain dont le noyau dur est composé par 17 000 logements de différents types et programmes d'habitat, pour un coût estimatif de 600 millions de DA, au-delà de sa pertinence - voire même son urgente nécessité - techniquement parlant, a eu l'aval du ministre, et ce, dans un contexte de constat satisfaisant fait par lui-même de la situation générale du secteur local, notamment en ce qui concerne le volet infrastructures routières. Il n'en fallait pas plus pour obtenir le feu vert du premier responsable du secteur, un acquis - en attendant bien sûr l'aboutissement de la procédure et l'inscription du marché - d'autant précieux qu'il intervient dans une conjoncture de forte rationalisation budgétaire et de priorisation rigoureuse pour les investissements publics, tous secteurs productifs ou non productifs confondus. Techniquement, il s'agit selon les explications fournies par la DTP d'une bretelle qui aura à desservir le centre urbain de 17 000 logements d'Oued Tlélat à partir du tronçon Oran de l'autoroute Est-Ouest, et ce dans les deux sens de circulation. L'opération suggère la réalisation d'un échangeur, passage supérieur, comprenant la réhabilitation d'une piste agricole, sur un linéaire total de 2,5 km, par le dédoublement et la modernisation de cet itinéraire, situé à 750 m à l'est du tracé de la variante, pour qu'il soit ainsi en adéquation par rapport au flux prévisionnel. Donnant son accord pour ce projet, le ministre des Travaux publics a, toutefois, signifié aux responsables locaux du secteur qu'il faudra explorer d'autres variantes pour en choisir la plus fiable en termes de coût financier. Bien entendu, comme il s'agit d'une connexion avec l'autoroute Est-Ouest, et par conséquent une démarche soumise à l'autorisation de l'Agence nationale des autoroutes (ANA), la DTP devra œuvrer en étroite coordination avec cet organisme, précise-t-on. La jonction projetée permettra, également, de désenclaver cette nouvelle zone urbaine et tout le périmètre adjacent, sachant que dans l'empressement d'implanter plusieurs centaines, voire milliers, de logements pour répondre à la pression du programme de résorption de l'habitat précaire et du vieux bâti à Oran-ville notamment, on ne pouvait se permettre d'attendre jusqu'à l'arrivée de cette route et régler au préalable le problème d'accessibilité pour s'occuper ensuite de la réalisation des logements. Raison pour laquelle, le centre urbain des 17 000 logements, malgré sa consistance, n'est pas relié à ce jour au réseau autoroutier et n'est accessible qu'au détour d'une longue boucle, donnant lieu à une congestion de la circulation des plus désagréables et incommodantes. Seul le chef-lieu de la commune d'Oued Tlélat, l'ancienne ville autrement dit, est branché avec l'autoroute Est-Ouest, sachant, pour rappel, que c'était le même groupe chinois CITIC-CRCC qui a réalisé la partie Ouest de l'autoroute Est-Ouest (dont le tronçon Oran sur 20 km) qui avait réalisé quelques années auparavant, en 2007 précisément, la bretelle (ou l'évitement) d'Oued Tlélat, sur 27 kilomètres, débouchant sur Zahana (wilaya de Mascara), voie d'évitement qui traverse les RN4, RN13, CW18 et CW 35, décongestionnant la circulation dans ce périmètre inscrit alors « point noir». C'est d'ailleurs sur la base de cette réalisation que viendra, quelques années après, se greffer l'autoroute Est-Ouest, dont 927 kilomètres seront concrétisés par ce même groupement chinois, tandis que les 289 autres kilomètres (à l'Est) seront confiés au consortium japonais COJAAL.




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