Algérie

Autoroute Est Les Japonais révisent le tracé



L'entreprise japonaise COJAAL, chargée depuis septembre 2006 de laréalisation du tronçon Est -long de 399 km- du projet de l'autoroute Est-Ouestest en train de revoir ses comptes après avoir enlevé le marché pour un montantde 341 milliards de dinars (environ 540 milliards de yens).  C'est, en tout cas, ce qui sembleressortir de la décision prise par les responsables de l'entreprise nippone derevoir certains segments du tracé, là où le prix de revient du kilomètre leurreviendrait trop cher, affirment des sources bien au fait du projet. Ces mêmessources ajoutent que les Japonais ont décidé de réduire le nombre d'ouvragesd'art pour optimiser le projet. D'autant plus, indiquent les mêmes sources, queles autorités algériennes avaient spécifié dans une des clauses du marchéportant réalisation de l'autoroute Est-Ouest que les coûts étaient nonrévisables. Il faut savoir qu'un avant-projet d'études a été réalisé par unbureau d'études égypto-libanais «Dar el-Hendassa», d'envergure internationalequi dispose d'un siège au Caire, d'un autre à Londres et d'un troisième àBeyrouth. C'est d'ailleurs sur la base de cette étude préliminaire du tracé dutronçon et qui va de Bordj Bou-Arréridj à la wilaya de Tarf, frontalière avecla Tunisie qui aura consisté à analyser la nature du sol, sa consistance, sarésistance et sa stabilité, que le cahier des charges a été établi. Et nouscroyons savoir de nos sources que les principales raisons de la réticence desentreprises françaises à soumissionner résident dans la connaissance profondepar les responsables de l'Hexagone de la géologie nord-orientale, autrement ditle nord-est de l'Algérie. On saura de nos interlocuteurs, en effet, que danscette partie de l'Algérie géologiquement le terrain est complexe ou plusexactement comporte de nombreuses anomalies géologiques». Ce qui se voit ensurface ne reflète pas nécessairement ce qu'il y a en profondeur». Nosinterlocuteurs tiennent, toutefois, à préciser que le bureau d'études «Darel-Hendassa» n'a pas agi de mauvaise foi ou encore ait mal fait son travail,sauf qu'il aura fait comme tout bureau d'étude étranger en travaillant surd'anciennes monographies et de cartographies qui datent des années 30 et 50. Apropos de ces monographies et cartographies, nos interlocuteurs nous précisentqu'elles sont lacunaires.  «Dar el-Hendassa», nous dit-on, afait la géophysique, les forages selon les normes scientifiques requises.Seulement les études du terrain effectuées par un bureau d'étude canadienspécialisé en expertise géotechnique pour le compte des Japonais de COJAAL ontmontré que les études de «Dar el-Hendassa» ne rendaient pas compte, d'unemanière précise, de la complexité géologique du terrain à l'est du pays etprécisément entre les wilayas de Constantine et de Skikda. Les experts dubureau d'études canadien ont vite compris que s'ils respectaient le tracéinitial, ils allaient au-devant de gros problèmes. Et il faut rappeler, à cepropos, que dans le projet en question l'étude antisismique représente 60% ducoût global du projet. Ce qui fera que COJAAL a décidé de faire appel à desspécialistes en géologie algériens et plus précisément constantinois qui ontune connaissance approfondie du terrain, à l'est du pays, pour l'avoir étudiépendant de longues années. En un mot «Dar el-Hendassa» a proposé une étudepréliminaire qui comporte beaucoup d'ouvrages d'art. «Là où il y a un problèmec'est un pont, là où il y a un autre problème c'est un tunnel». Un principe quine semble pas arranger les affaires de l'entreprise COJAAL qui a, comme toutesles entreprises japonaises, cette devise: «Vite faire, bien faire et à moindrecoût». Le ministre des Travaux publics, M. Amar Ghoul indiquait, lors dulancement officiel, par le président de la République, des travaux del'autoroute Est-Ouest, au mois de mars, que l'ensemble du tracé compte 486ponts et 70 viaducs. Et comme on sait que la région Est reste la plusaccidentée l'on comprend le souci des Japonais de réduire le nombre d'ouvragesd'art du moment que le plus grand nombre se trouve à partir de BordjBou-Arréridj vers la frontière tunisienne. COJAAL a donc passé un marché avecLTP Est. Cet organisme s'est donc chargé de la cartographie en plus de nombreuxforages et essais de laboratoires en collaboration avec des universitairesalgériens. Sur la base des travaux de LTP Est, les Japonais vont revoircertains segments du tracé, là où le prix de revient du kilomètre leur revientmoins cher, cependant en assurant un maximum de sécurité au tracé. Nous sauronsde nos sources que l'étude confiée à LTP Est peut être considérée comme uneétude complémentaire spécifique sur une zone réputée par la manifestation demouvements de terrains.  Rappelons qu'au cours de ce moisd'avril Son Excellence l'ambassadeur du Japon en Algérie, M. Kunio Shimizu aeffectué une tournée à travers les wilayas de Constantine, Annaba et Tarf. Lediplomate japonais était surtout soucieux des respects des délais deréalisation du tronçon Est du projet par COJAAL.  Aux yeux du diplomate, pour lerespect des délais, le plus important restait l'approvisionnement en matériauxde construction. Selon les estimations, l'autoroute Est-Ouest nécessitera plusde 2,8 millions de tonnes de ciment, près de 5 millions de tonnes de sable, 45millions de tonnes d'agrégats, 930.000 tonnes d'acier et 920.000 tonnes debitume. Reste à savoir si les Japonais ont la latitude de revoir le tracé? Laquestion a été posée à un responsable de la division des programmes neufs(DPN), ce dernier nous indique que l'entreprise en question a le droit deprévoir une optimisation des études existantes. D'autres sources nous indiquentque la question ne se pose même pas puisque, affirme-t-elle, il n'existe qu'uneétude préliminaire qui suppose d'autres études complémentaires. Et de ce fait,l'entreprise japonaise COJAAL peut intervenir sur le tracé, selon les exigencesdu terrain d'abord, pour une question d'efficacité, de sécurité et de rapiditédans l'exécution des travaux. L'optimisation du projet va donc de soi. Desponts et des viaducs en moins c'est de l'argent et du temps économisés d'autantplus que les Japonais ne manquent ni de savoir-faire ni de technologie pourrésoudre n'importe quel problème technique qui se posera à eux.


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