Algérie

Autopsie d'un secteur mal en point



L'analyse livrée à l'occasion de la clôture de la saison du tourisme saharien par le directeur de l'agence touristique et de voyages Mahatour, Mohamed Benhamdoune, résume clairement l'échec des politiques adoptées pour la relance de ce secteur qui peine à décoller.Un secteur en mal de ses dirigeants, peste-t-il d'emblée en dressant un tableau peu reluisant de la situation des agences touristiques et des professionnels qui tirent le diable par la queue depuis un peu plus de neuf ans. Pour notre interlocuteur, la banalisation du tourisme saharien, qui perd son sens d'aventure et l'essence pour laquelle il a été créé, risque de priver les adeptes du pittoresque Hoggar de cette activité initialement basée sur le trekking et les randonnées à dos de chameau caractérisées par leur longue durée et par la traversée des montagnes difficiles d'accès ainsi que des zones désertiques ponctuées de bivouacs. "Les circuits touristiques organisés par certaines agences de voyages animées uniquement par le côté commercial renseignent sur l'amateurisme qui prime actuellement sur l'activité touristique et l'indifférence cultivée par l'incompétence des responsables de ce secteur névralgique. La déliquescence constatée dans certains sites totalement vandalisés suscite colère et indignation des professionnels et des acteurs touristiques qui ne cessent de dénoncer les conduites irresponsables des arrivistes ayant bénéficié de la protection de certains responsables qui n'ont de cette fonction que le nom", fustige M. Benhamdoune, avant d'ouvrir le dossier de l'investissement touristique qui bute sur le blocage des autorités compétentes. Pour ne citer que cet exemple, il a parlé des mésaventures et son combat mené contre les scribouillards de l'administration locale pour pouvoir enfin monter son projet portant sur la réalisation d'un hôtel d'une capacité de 30 lits. Malgré le déficit enregistré en matière d'infrastructures d'accueil à Tamanrasset, sa toute première demande déposée en 2003 au guichet unique de la wilaya a été rejetée. Une seconde demande a été formulée en 2007 pour bénéficier d'une assiette foncière devant abriter ce même projet. "Cependant, la demande, regrette-t-il, a fini dans la corbeille de l'autorité concernée." "En 2014, après avoir saisi le ministère de tutelle, j'ai pu avoir le permis de construire me permettant d'amorcer les travaux de ce projet sans la moindre participation de l'Etat. Achevé en septembre 2018, l'hôtel a été inscrit par une commission spéciale sur la liste des projets que devait inaugurer le wali en décembre 2018. Cependant, l'inauguration a été annulée sans motif aucun et sans même se donner la peine de m'en prévenir", tempête le même responsable en tirant à boulets rouges sur "les nonchalants saboteurs" de la direction locale du tourisme et de l'artisanat et sur "les opportunistes" qui se sucrent sur le dos des véritables professionnels du tourisme saharien. Avant de conclure, il a invité le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, à revoir les opérations de développement accordées à l'ancien quartier de la capitale de l'Ahaggar, Tabarkat, et à envoyer ses agents pour enlever les guirlandes de drapeaux déployés devant l'enceinte de son hôtel pour une inauguration officielle qui n'a toujours pas eu lieu.
RABAH KARÈCHE


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