Algérie

Autopsie d'un football en pleine déliquescence


Batailles rangées, blessés, jeux de coulisses, effusion de sang, arbitres giflés, entraîneurs et dirigeants agressés en direct sous « l'oeil » impitoyable des caméras, c'est le propre du football national qui n'a engendré que la haine. Grave situation, d'autant plus que le silence de l'Etat reste incompréhensible et suscite les commentaires les plus controversés. Personne ne veut réagir pour mettre fin à ces dépassements. Ce n'est pas en tout cas le huis clos qui s'avère la solution à ce problème. On a l'impression que des milliards sont injectés pour semer la confusion. Des joueurs sont signalés en possession d'armes blanches et de gaz lacrymogène. Des équipes visiteuses qui vivent des cauchemars lorsqu'il s'agit de matches à enjeux. Des affrontements entre éléments du service d'ordre et supporters. Des responsables de club, censés être des éducateurs, exigent de leurs joueurs « d'arranger » des matches. Des arbitres malmenés. Des bagarres générales entre des joueurs de jeunes catégories. Des responsables de ligue juges et parties. Quand on voit un international, en l'occurrence, Zaoui Samir de l'ASO Chlef, agresser le coach du MCO, Chérif El Ouazani Si Tahar, c'est carrément inadmissible. On a l'impression que tout le monde est complice. Pourquoi Rabah Saâdane a-t-il décidé de libérer Zaoui en refusant la même faveur à Ousserir du CRB ? Le geste de Zaoui doit être sanctionné par les responsables de la LNF, par la FAF, et même par Saâdane. Mais personne ne doit être surpris par ce genre de scandale. En fait, peut-on se qualifier en Coupe d'Afrique et au Mondial avec des joueurs qui agressent des entraîneurs au vu et au su de tout le monde ? En conséquence, tous les responsables sont interpellés devant la gravité de la situation. Que les décideurs prennent leurs responsabilités et évitent la politique des «deux poids deux mesures». La première action consiste à agir en laissant de côté l'intérêt personnel et placer celui de l'Algérie avant toute autre considération. Il est inévitable de tout revoir en inculquant les vraies valeurs à nos jeunes, déjà affectés par de nombreux problèmes sociaux. Les spécialistes des AG, les amateurs de gain et d'argent faciles, les opportunistes doivent disparaître du football qui reste, qu'on le veuille ou non, une éducation. Alors, devrons-nous rester les bras croisés face à cette grave crise ? Des solutions urgentes et des décisions courageuses devront être prises pour mettre fin à ce massacre. L'Etat doit réagir devant les graves dysfonctionnements et les dérives qui affectent notre sport roi, car, au vu de ce qui se passe, il n'y a aucun espoir de voir le football algérien retrouver ses heures de gloire. La formation des jeunes catégories est reléguée au second plan au profit de la recherche du résultat immédiat à tout prix. Aucun titre africain depuis 1990 pour l'équipe nationale, absence de l'Algérie à une phase finale de Coupe du monde depuis 1986, des présidents de club qui proposent une année de contrat en contrepartie de sommes qui dépassent l'imagination, mais personne ne se soucie. C'est là une mauvaise gestion caractérisée que l'on a toujours voulu masquer. Aujourd'hui, le football algérien est géré dans la rue avec ces spécialistes des AG qui décident de tout. C'est une honte ! Les mentalités doivent changer, c'est la priorité des priorités où il faudra impérativement imposer des critères pour être dirigeant, entraîneur, joueur ou responsable. Ceci sans pour autant oublier de dire qu'une certaine presse doit jouer son véritable rôle. Comme quoi, on est tous responsables de cette situation.
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