Algérie

Automobile : PSA et GM envisagent d'étendre leur coopération


PSA Peugeot-Citroën a annoncé cette semaine qu'il étudiait avec General Motors la possibilité d'étendre leur alliance à de nouveaux modèles et technologies, en particulier dans les grandes berlines et les boîtes de vitesses à double embrayage. En plus des possibles développements et productions en commun de voitures compactes et de taille moyenne, annoncés en février, les deux constructeurs pourraient s'allier autour de petits véhicules destinés aux marchés émergents avec une première application potentielle en Amérique latine, a précisé le groupe français dans un communiqué. A l'issue d'un comité de groupe européen, PSA a également annoncé le décalage de sept mois de la phase d'industrialisation de la boîte de vitesses à double embrayage DCT, dont la production est envisagée sur le site de Valenciennes (Nord). "Pendant ce délai, il a été décidé d'explorer des voies plus économiques et notamment celles offertes par l'alliance avec GM pour permettre au groupe de disposer d'une boîte de ce type", a-t-il ajouté. La suspension d'un projet de véhicule du segment C - de type compact - prévu sur le site de Madrid est en outre confirmé. PSA Peugeot Citroën a dévoilé fin février son alliance stratégique avec l'américain General Motors, grâce à laquelle il espère économiser sur les coûts d'achat et de développement, moyennant une entrée du géant américain dans son capital à hauteur de 7%. Les deux groupes ont alors précisé qu'ils prévoyaient de développer une plate-forme commune pour les véhicules à faibles émissions de CO2 mais que, dans un premier temps, il concentreraient leur travail commun sur les voitures de petite et moyenne taille, les monospaces et les crossovers. Ils ont annoncé la composition du "comité de pilotage" qui disposera d'un "pouvoir de contrôle administratif stratégique" sur les activités de l'alliance. Confronté depuis plusieurs mois à une chute de ses ventes en Europe, PSA a perdu de l'argent dans sa division automobile en 2011, ce qui le contraint à supprimer des emplois, à céder des actifs et à reporter plusieurs investissements nécessaires pour son développement international. A la Bourse de Paris, le titre PSA gagnait 1,39% à 12,775 euros en fin de semaine, affichant la plus forte hausse de l'indice CAC 40, pour sa part en recul de 0,5%.
Le conseil d'Opel va débattre de la fermeture de deux sites
Les dirigeants d'Opel présenteront, mercredi prochain, au conseil de surveillance de la filiale européenne de General Motors un projet prévoyant la fermeture de deux usines en Europe pour réduire d'environ 30% les capacités de production, a-t-on appris de plusieurs sources informées des discussions au sein de l'entreprise. PSA Peugeot Citroën, le nouvel allié français de GM, a réuni, vendredi, un comité de groupe européen trois semaines après l'annonce du rapprochement entre les deux groupes, alors que les syndicats s'interrogent sur les retombées industrielles et sociales du projet. "GM répète régulièrement qu'avec une capacité excédentaire équivalente à 500 000 voitures par an, nous avons deux usines en trop, et le nouveau directeur de la fabrication a visité les sites les uns après les autres en jouant les uns contre les autres", a déclaré un représentant syndical du conseil de surveillance d'Opel, qui a requis l'anonymat. "Nous connaissons les principaux points du plan stratégique qui pourrait être présenté mercredi : il prévoit des fermetures d'usines et aucune croissance pour l'entreprise", a-t-il ajouté. "S'il est soumis au vote, l'ensemble du camp syndical votera contre ce plan." Un porte-parole de GM s'est refusé à tout commentaire sur d'éventuelles fermetures de sites, mais a rappelé les précédentes déclarations du groupe selon lesquelles la direction collabore étroitement avec les syndicats et le comité d'entreprise pour améliorer la rentabilité. Une source au sein d'Opel a déclaré qu'aucune décision n'avait été prise sur d'éventuelles fermetures d'usines en Europe, mais a ajouté que la marge de négociation de la direction était extrêmement limitée en raison du marasme actuel sur le marché automobile européen. "Les affaires en Europe vont très mal pour l'ensemble du secteur en ce moment et il n'y a aucun signe de retournement", a dit cette source. "Quand ça va aussi mal, il faut prendre des mesures, donc la question n'est pas de savoir ce nous voulons ou ce que veulent les syndicats, c'est la conjoncture qui l'impose. "Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du temps."
Pression sur PSA
Les représentants des salariés ne peuvent pas bloquer une décision de la direction, mais ils ont déjà averti que la présentation d'un tel projet mercredi réduirait à néant les négociations ouvertes jusqu'à présent. Les usines de Bochum, en Allemagne, et d'Ellesmere Port, au Royaume-Uni, sont considérées comme les plus menacées même si le président du directoire d'Opel Karl-Friedrich Stracke a déclaré il y a quelques jours qu'il respecterait l'engagement pris de ne fermer aucun site avant la fin 2014. Le directeur général de GM Dan Akerson a manifesté à plusieurs reprises son impatience face aux pertes chroniques subies par la branche européenne du groupe, qui ont atteint 747 millions de dollars (563 millions d'euros) l'an dernier. Au début du mois, il a déclaré que deux ans pourraient être nécessaires pour ramener les finances d'Opel dans le vert. Pour Dan Akerson, le secteur automobile européen compte au total entre sept et 10 usines en trop. La fermeture d'un ou deux sites par GM pourrait donc accroître la pression sur PSA pour qu'il s'engage sur la même voie. Interrogé début mars lors du salon de Genève sur l'éventuelle fermeture à terme d'un ou plusieurs sites de PSA après l'alliance avec GM, Denis Martin, le directeur industriel du groupe français, n'avait répondu ni par l'affirmative, ni par la négative. Les usines PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et de Madrid sont considérées comme les plus exposées en cas de restructuration de l'appareil de production du groupe. La question peut aussi être posée pour Sevelnord (Nord), où rien n'est actuellement prévu pour combler le vide qu'y laissera Fiat, le constructeur italien ayant décidé de ne pas prolonger son partenariat avec PSA sur le site au-delà de 2017.
Les dirigeants syndicaux d'Opel et PSA veulent forger une union
Les dirigeants syndicaux d'Opel-Vauxhall, filiale européenne de General Motors, et de PSA Peugeot-Citroën vont ouvrir des discussions en avril en vue de forger une alliance face aux deux groupes et de défendre l'emploi, a dit la Fédération européenne des métallurgistes (FEM). Wolfgang Schäfer-Klug, d'Opel, et Jean-François Kondratiuk, de PSA, sont attendus le 18 avril à Bruxelles avec d'autres représentants syndicaux pour une réunion préparatoire avant une autre rencontre prévue fin avril où seront présents des délégués de tous les sites européens. La réunion sera présidée par Ulrich Eckelmann, secrétaire général de la FEM. Son objectif est la création d'une entité permanente capable de parler d'égal à égal avec les directions des deux groupes. "L'actuelle stratégie des deux constructeurs automobiles est de jouer leurs sites respectifs les uns contre les autres. En créant cette alliance, ils pourront accroître leur champ d'action et inclure l'ensemble des sites de production dans cette concurrence", a déclaré Wolf Jäcklein, un membre de la FEM. "Nous devons porter notre démarche au-delà des entreprises prises individuellement et nous défendre ensemble contre cette tactique, voilà la clé."
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