Après plus d'une année de retard dans la remise des agréments d'importation des véhicules, ponctuée par d'incessantes et vaines requêtes soumises aux autorités, les concessionnaires automobiles ont trouvé une nouvelle voie pour se faire entendre.Le médiateur de la République, Brahim Merad, est tout désigné pour se pencher sur ce dossier « verrouillé », notamment depuis que le président de la république lui a confié la mission de débloquer les projets d'investissement achevés et à l'arrêt pour des raisons administratives.
Ainsi, lassés par une longue attente, le Groupement des concessionnaires automobiles, composé de 70 opérateurs, a déposé une réclamation officielle sur la table du médiateur de la République, à travers laquelle ils ont dénoncé le retard dans l'octroi des agréments, bloqués depuis plus d'une année, au niveau du comité technique relevant du ministère de l'industrie. Non sans prévenir d'une fermeture imminente des concessionnaires automobiles qui les contraindrait de nouveau à licencier 30 000 employés directs, recrutés après l'annonce par le gouvernement de la reprise officielle de l'importation des véhicules à travers la Loi de finances 2020.
Alors que la disparition de cette activité du marché conduirait également à la perte de 150 000 emplois indirects, ajoute-t-on. Cette mise en exergue de la perte de milliers de postes de travail n'est que pour rappeler au médiateur de la République que le dossier des concessionnaires automobiles est autant générateur d'emplois que d'autres investissements bloqués qu'il s'active à libérer.
Dans leur requête, les concessionnaires relèvent qu'ils ont accueilli « avec joie et bonheur les décisions du président de le République Abdelmadjid Tebboune lors des derniers conseils des ministres, portant sur la nécessité de lever les obstacles entravant les investisseurs ». « Et le déblocage de plus de 900 projets nous encourage aujourd'hui de vous solliciter pour expliquer la situation des concessionnaires automobiles et les dépassements enregistrés sur le plan de la remise des agréments, qui a dépassé tous les délais réglementaires inscrits sur le cahier des charges, causant des pertes exorbitantes aux opérateurs économiques », appuie-t-on la requête. Précisant que « les retards accumulés dans les réponses aux dossiers, dont le délai est fixé dans le cahier de charges à 20 jours, a causé aux concessionnaires des pertes financières colossales, dépassant toutes les lignes rouges », rappelant que ces pertes sont évaluées à 1000 milliards de centimes. Les concernés ont également brossé un tableau déprimant sur la situation du marché automobile en Algérie, qui connaît « une pénurie sans précédent en voitures ». Un état de fait qui requiert, selon leur estimation, « au moins, d'autoriser l'entrée de véhicules afin de renouveler le parc automobile national qui est d'une vétusté inédite, qui pourra multiplier les accidents de la route et entraînera les pertes matérielles et humaines aux citoyens et à l'Etat». Aussi, les professionnels du secteur mettent en garde au sujet de la grave pénurie en pièces de rechange originales, « qui favorisera l'usage des pièces de contrefaçon et accélérera l'usure des véhicules ».
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Posté Le : 02/02/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com