Algérie

Automobile: BMW dans le viseur du gendarme boursier américain pour manipulation des ventes



Soupçonné d'avoir manipulé ses chiffres de ventes aux Etats-Unis, le constructeur allemand fait l'objet d'une enquête du régulateur des marchés financiers. Pour des faits similaires, Fiat-Chrysler avait écopé d'une amende de 40 millions d'euros.
Les ennuis s'accumulent pour BMW, désormais l'objet d'une enquête de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain. Le constructeur allemand est soupçonné d'avoir manipulé ses chiffres de ventes aux Etats-Unis. Selon le " Wall Street Journal ", BMW aurait enregistré comme " vendus " des véhicules qui se trouvaient, de fait, encore sur les parkings des concessionnaires. Ces derniers auraient été incités à gonfler leur flotte de véhicules destinés à être prêtées aux clients pendant la révision de leur voiture. Cette pratique, aussi appelée " punching ", est susceptible d'avoir induit en erreur les investisseurs lors de la publication des chiffres de ventes.

Fiat Chrysler déjà
En septembre, Fiat Chrysler avait été épinglé pour les mêmes faits par la SEC. Le constructeur italo-américain, qui doit bientôt fusionner avec le français PSA, avait publié des chiffres faisant état d'une croissance ininterrompue de ses ventes pendant quatre ans, en gonflant artificiellement certains mois. Il avait écopé d'une amende de 40 millions de dollars. Interrogé par le quotidien américain, BMW a confirmé être sous enquête et assuré qu'il coopérerait pleinement avec les autorités.

Nouveau coup dur
Pour le constructeur allemand, cette enquête est un nouveau coup dur, qui s'inscrit dans un contexte tendu aux Etats-Unis. Si ses ventes dans le pays se portent plutôt bien (+ 1,7 % sur les neuf premiers mois par rapport à l'année précédente), le constructeur subit la pression de l'administration Trump, engagée dans un bras de fer commercial avec la Chine. Les exportations de son usine de Spartanburg (Caroline du Sud) - la plus grande de tout le groupe - sont fragilisées, et les droits imposés sur l'acier et l'aluminium lui ont déjà fait perdre des dizaines de millions de dollars. En Europe non plus, l'ambiance n'est pas vraiment à la fête. Bruxelles soupçonne toujours BMW de s'être entendu avec ses concurrents - Daimler, Volkswagen et ses filiales Audi et Porsche - pour ralentir le développement de technologies anti-polluantes. Preuve, s'il en était besoin, que les effets du Dieselgate ne sont pas encore tout à fait dissipés. La probable amende qui en découlera a poussé BMW à passer une provision de 1,4 milliard d'euros, plombant ses comptes sur les neuf premiers mois de l'année. La division automobile du constructeur a même enregistré sa première perte opérationnelle depuis une décennie lors du premier trimestre. Confronté en outre à un ralentissement du marché automobile mondial, le nouveau patron du groupe, Oliver Zipse, a pour lourde tâche d'inverser la tendance.


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