Tandis que plusieurs pays européens travaillent sur une nouvelle réglementation pénalisant le poids des voitures, le SUV et le 4X4 urbain sont dans la ligne de mire des associations environnementales. Ce segment est pourtant un gisement de profits conséquents pour les constructeurs automobiles, y compris français... Le SUV est-il la nouvelle ligne de clivage de l'industrie automobile ' Depuis quelques mois, ces 4X4 urbains, souvent affublés du surnom péjoratif de "faux 4X4", cristallisent toutes les critiques: trop gros, trop lourds, trop polluants, trop dangereux... Et le débat n'est pas tenu par une poignée "d'anti-bagnoles". Les autorités publiques prennent le sujet très au sérieux puisque plusieurs dispositions législatives sont en cours d'élaboration un peu partout en Europe. A la municipalité de Bruxelles, il est en effet question de dissuader l'accès à l'agglomération aux SUV à travers une taxe d'acquisition. En Allemagne, l'émotion a gagné l'opinion publique après la collision entre un SUV et des piétons entraînant la mort de ces derniers. Selon les associations, le fait que l'accident ait été le fait d'un de ces 4X4 n'aurait laissé aucune chance aux victimes. Plus proches de nous, en France, c'est une taxe sur le poids des voitures qui pourrait directement viser les SUV.
Un marché en croissance
Cette mauvaise presse désarçonne les constructeurs automobiles. Et pour cause, ils avaient du SUV leur principal moteur de croissance ces dix dernières années. Et depuis la fin des années 2000, ce segment de marché a régulièrement "surperformé", avec une croissance à deux chiffres. L'arrivée du B-SUV avec le Nissan Juke en 2011, rejoint plus tard par les Renault Captur et Peugeot 2008, avait donné un élan supplémentaire à cette dynamique commerciale. Le SUV a même servi de planche de salut pour certaines marques, comme Seat qui ne cesse d'afficher des ventes en hausse depuis le lancement de son Ateca en 2016, suivi deux ans plus tard par l'Arona. Même les marques françaises ont renoué avec la croissance et les profits grâce à l'intégration de gammes SUV. C'est le cas de Renault avec son Kadjar, et de Citroën avec son C5 Aircross, mais aussi de PSA avec son Peugeot 3008, dont le succès phénoménal constitue la vache à lait du groupe. Chez les marques dite Premium, les SUV sont devenus les nouveaux porte-drapeau de leur positionnement de marque statutaire, en lieu et place des grandes berlines. Les constructeurs ont même inventé le SUV coupé, qui n'est jamais que le même modèle avec un toit fuyant mais autrement plus cher... Sur certains marchés, comme les Etats-Unis et la Chine, le SUV est devenu un "must have", même s'il n'est plus une condition suffisante pour réussir sur ces marchés. Bref, en vingt ans, le SUV a été élevé au rang de totem de l'automobile, supplantant les grandes berlines dans le rôle de voiture statutaire et de pourvoyeur de profits.
Autrement dit, la polémique sur les SUV tombe très mal pour les constructeurs automobiles au moment où les trois premiers marchés automobiles mondiaux ont ouvert un cycle baissier dont l'ampleur reste incertaine.
Les considérations environnementales ne freineraient pas les clients
Pour José Baghdad, associé responsable du secteur automobile chez PwC, le SUV ne semble pas encore impacté par l'essoufflement du marché:
"La demande de SUV reste soutenue, jusqu'à 40% des ventes sur certains marchés, et les clients ne sont pas freinés par des considérations environnementales."
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Posté Le : 09/12/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com