Autodafé du Coran: les ambassades sur leurs gardes

WASHINGTON - Le département d'État a ordonné aux ambassades des États-Unis à travers le monde d'évaluer leur sécurité en prévision de la séance d'autodafé du Coran organisée samedi par une petite église de la Floride, craignant que l'événement ne déclenche une vague de violences anti-américaines.

Des responsables ont affirmé mercredi que les bureaux diplomatiques américains avaient reçu pour instruction d'organiser des «comités d'actions d'urgence» pour déterminer le potentiel de manifestations en lien avec le projet d'un pasteur de brûler des exemplaires du Coran pour commémorer les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Les ambassades doivent prévenir les citoyens américains qui vivent dans des pays où des manifestations pourraient avoir lieu.

Le geste met en évidence l'inquiétude profonde de l'administration Obama, qui craint que le projet n'enflamme le sentiment anti-américain chez les musulmans et ne mette en danger les soldats, diplomates et voyageurs américains qui se trouvent à l'étranger.

Le Dove World Outreach Center, à Gainesville, en Floride, a rejeté les appels de la secrétaire d'État Hillary Clinton et de plusieurs hauts commandants militaires, qui lui ont demandé d'abandonner son projet.

On ne sait pas exactement combien d'ambassades ont complété leur révision de sécurité. L'ambassade des États-Unis à Alger a diffusé mercredi une alerte à l'intention des Américains se trouvant en Algérie, affirmant que «les reportages des médias au sujet de la menace prochaine d'une église de Gainesville, en Floride, de brûler des exemplaires du Coran pourrait affecter la sécurité des citoyens américains à l'étranger».

«Si l'événement a lieu, cela pourrait déclencher des réactions et des manifestations dans les pays musulmans à travers le monde, dont possiblement en Algérie», a-t-on indiqué.