Autisme officiel

Le handicap, toutes natures confondues, est une question et surtout une réalité majeure qui n'a toujours pas obtenu de réponses nettes de la part des pouvoirs publics dont la particularité est de se renvoyer la balle ou de faire incomber les difficultés aux autres dès lors qu'il s'agit de trancher dans un dossier précis. Que de rapports n'ont pas arrêté de noyer les secteurs ministériels de la Santé, mais également de l'Action sociale et la Solidarité sans pour autant que l'attente des handicapés soit couronnée d'effets palpables. Bien entendu sur le plan théorique la maîtrise semble totale au regard des textes réglementaires et leur multiplication selon que les deux départements changent de main. La continuité n'ayant jamais été le fort des gestionnaires nationaux.En 2005, des états généraux autour de la question du handicap auront associé des acteurs d'origine pluridisciplinaire : Santé, Travail, Social, Finances, etc. Des représentants de secteurs avaient alors été chargés de «plancher» sur cet important dossier et d'en faire communication au ministre de la Santé lequel, accompagné de celui de l'Action sociale, était chargé de rédiger un vade-mecum afin de cerner ladite question, et, ce faisant, de livrer une feuille de route aux institutions concernées de manière si ce n'est définitive, à moyen terme et les difficultés rencontrées, leur résorption. Sauf qu'à chaque changement de ministre, tout était repris et parfois jusqu'à jeter à la corbeille ce qui avait été fait jusque-là et lequel, le plus souvent, aura pris du temps, de la réflexion, une dépense d'énergie intellectuelle, mobilisé des moyens et des dépenses financières.Au lendemain de la désignation de Djamel Ould Abbès à la tête du ministère de la Santé, ce sera d'abord une commission qui allait être chargée de faire le point, cette commission s'est déchargée sur des sous-commissions lesquelles à leur tour se sont délestées de ce qu'elles considéraient comme des contraintes majeures pour les confier à des groupes de travail. Plus de huit ans plus tard, le dossier du handicap reste d'abord non soldé et ensuite le plus abscons pour quiconque tente de le prendre en charge.En attendant, il reste les handicapés et les Journées nationale et internationale du handicap qui viennent se rappeler au bon souvenir des décideurs.