Algérie

Aurès insolite de Messaoud Nedjahi, Nouvelles - Éditions Publibook, Paris, 2004



Aurès insolite de Messaoud Nedjahi, Nouvelles - Éditions Publibook, Paris, 2004
Présentation

Douze nouvelles fantastiques avec pour point commun un même ancrage géographique, les Aurès en Algérie. Douze nouvelles où l’on croise la mystérieuse Iwal, l’Ombre-amie, on entend la complainte du fossoyeur, dévore l’histoire d’une jeune mère qui veut protéger son bébé d’un serpent…et bien d’autres petites histoires où le surnaturel surgit, sans qu’on l’y attende.

Messaoud Nedjahi est à la fois conteur et poète. Ses douze nouvelles fantastiques qui composent «Aurès insolite» sont autant de bijoux de la langue. Douze nouvelles énigmatiques, intemporelles et magiques. Un livre envoûtant.

Extrait

Iwal ou La Femme qui racontait des histoires

Il était une fois une jeune et jolie femme qui racontait des histoires. Cette femme, éternellement jeune car possédant le secret, je l'avais connue. Elle était poète et rêvait souvent de la vie des femmes libres, fierté de l'Aurès.

Elle voulait en être une. Elle le fut et toutes les surpassa. Tout le savoir de ces femmes, leur art, leur grâce et leur charme furent réunis en elle. Elle savait chanter, savait danser. Son pas était léger comme l'était son geste. C'était une perdrix qui danse, une jument qui parade. Et son oeil, véritable sombre amande, savait se refermer en une expression de douceur suggérant la béatitude et le bien-être universel.

Elle apprit la magie auprès de femmes savantes. Toutes, elle les surpassa. Elle ne voulait pas, comme elles, soigner les êtres et leurs âmes, mais elle voulait guérir son pays et lui faire retrouver son éclat.

J'ai voulu la connaître. Elle le sut et me fit aller à elle. Elle m'ouvrit la porte de sa demeure. Une étoile s'en échappa, brilla par-dessus ma tête, étincela fortement et s'éteignit enfin en mon oeil timide et fiévreux. Elle était d'un accueil encourageant et me laissa entrer en s'effaçant légèrement avant de refermer la porte avec douceur.

Brusquement s'éteignit autour de moi le bruit assourdissant de la ville, grande-ville, pour laisser place à la saine respiration d'une vaste pièce où se consumaient quelques rondins dans un feu à la flamme bleutée. L'odeur de l'encens, musc et ambre, me chatouilla la narine me rappelant à la dure et sévère réalité du moment. Un séisme, un tremblement se fit sentir dans la pièce.

J'en eus peur et fus inquiet. Je me retournai et vis ce qu'il m'était, en principe, impossible de voir : un géant au poil fourni avançait lourdement vers moi, en son front monstrueux tournoyait un oeil unique. C'était Wersen. Je me devais de le reconnaître. N'avait-il pas longtemps terrifié mon enfance ?

Menaçant, le géant s'avança vers moi de son pas pesant au risque de faire s'effondrer cet immeuble perdu dans la grande métropole. Mais vite, il traversa le mur de la pièce et disparut dans son monde qui un instant, se confondit au mien.

La jeune femme me fixa de son regard ébène et sentit mon inquiétude.


- « Quelque chose ne va pas ? » Me demanda-t-elle de son oeil, amande douce.
Sa voix était un murmure, un chuchotement clair, une musique, un bruit sonore, un frou-frou soyeux aux multiples harmonies. Sa voix était douce et suave tel un ruisseau qui s'écoule dans la nuit. Je rougis honteux de voir transparaître mon inquiétude, ma peur. Devrais-je lui parler de cette illusion ? Devrais-je lui parler de cette hallucination ? Que pensera-t-elle alors de moi ?

- « Tout va très bien. » Lui répondis-je.
Mais je vis qu'elle devinait toutes mes sombres pensées.
- « En ma demeure, il n'y a pas de place pour la réalité car médiocre et terne. Le merveilleux seul m'entoure. »

Merveilleuse femme ! Femme merveilleuse !

Elle était recouverte d'une cotonnade noire de simplicité, maintenue au niveau de la hanche par une ceinture tressée, irisée tel un arc-en-ciel. Elle avait le pied nu. Elle s'approcha de moi et me tint la main un instant. Elle me pria de m'asseoir auprès d'elle, auprès du feu. Je ne demandai que cela, mais elle resta silencieuse. Elle aimait beaucoup le silence. Son silence était éloquent. Elle n'avait pas besoin de paroles pour s'exprimer. Tout en elle était expression et son silence l'était encore plus.

Elle reprit ma main, la serra très fort, baissa les yeux et pleura. Une larme coula de cette fontaine d'ébène et roula sur sa joue albâtre pour venir mourir à la commissure de ses lèvres fines et humides de rosée musquée et se changea en une perle pure que se pressa de ramasser une petite souris avant de disparaître dans un des sombres recoins de la pièce que seul le feu éclairait de ses flammes dansantes.


- « Mon pays se meurt ! » Dit-elle comme en un gémissement. « L'Aurès se meurt ! Entends-le qui agonise. »
Des pleurs et des gémissements douloureux se firent entendre comme s'ils sortaient du feu. Mon coeur se mit à saigner comme déchiré en menus morceaux. J'avais mal, très mal. Mais je n'avais pas le droit d'exprimer ma douleur. Je n'avais pas le droit aux larmes. Je devais me contenir et non pleurer. La femme seule avait ce privilège en cette société. Société phallique qu'as-tu fait de nous ?

J'ai essayé en vain de refouler les quelques larmes qui osèrent se présenter à mes yeux qui, brûlés par les sels, laissèrent s'échapper et tomber cette souffrance liquide sur le feu au risque de l'éteindre.

Sans dire un mot devant une telle effusion chagrine et honteuse pour le mâle que je suis, la jeune femme de sa main me caressa les cheveux comme elle l'aurait fait pour un enfant pour le rassurer, le consoler. Elle me fixa de son oeil, véritable porte ouverte sur le passé, puis elle baissa la tête en se mordillant la lèvre. Je trouvai encore plus merveilleux son visage que cachait sa longue chevelure de nuit. Sa main était douce et pure de blancheur comme l'était tout son être qui vibrait et tremblait tout contre moi au son d'une musique qu'interprétait un orchestre invisible. Elle releva la tête et se mit à chanter une étrange et triste mélopée.

Elle essuya ces larmes qui me brûlaient encore les yeux et me pria de partir. J'en fus triste.


- « Retrouve-moi à Timsunin. » Me dit-elle. « Je t'y attends déjà. »
Je voulais lui obéir, mais je ne voyais plus la sortie. Il n'y avait plus de porte. Celle-ci n'existait plus ou, s'il elle existait, il fallait aller la trouver à l'extérieur. En cette pièce, en cette demeure, il n'y avait plus de porte. C'était, certainement, notre désir d'y rester qui la faisait disparaître.
- « Traverse le mur, si l'ogre le fit pourquoi pas toi ? »


En effet, pourquoi pas moi ?

Un instant après, j'étais dans la rue poussé par des passants pressés de rentrer chez eux comme si la nuit risquait de leur être néfaste.

A Timsunin, sans qu'on me l'indiqua, j'ai trouvé mon chemin. Mon pas se dirigea vers les gorges vertigineuses aux parois cyclopéennes façonnées par quelque nature capricieuse. Elle était là. Elle était là qui m'attendait entourée par un petit groupe de courtisans.


- « Paix ! » Fit-elle.

Je m'approchai d'elle. Elle était assise sur un rocher, toujours enveloppée de son habit noir de simplicité qu'elle avait légèrement relevé pour laisser la neige de ses jambes se baigner dans l'eau de la rivière. Elle me sourit. Elle me sourit pour que s'éteigne autour de moi le soleil chaud de l'oasis. J'étais ébloui par cette lumière douce qui émanait d'elle. Une lueur plutôt qu'une lumière. Une lueur douce de fraîcheur qui fit vibrer et frissonner tout mon corps et tout mon être.

Etait-ce là le vrai bonheur ?

Elle demanda à tous et à chacun de se mettre à l'aise.

Tous et chacun se dévêtit et alla se baigner dans l'eau claire. Les vêtements étaient abandonnés sur un petit rebord plat et sec. L'eau était bonne. On y voyait évoluer différents petits poissons. Nous étions heureux. Sincèrement heureux. Du moins l'étais-je. Chacun exprimait sa joie à sa façon, surtout par des cris et des éclaboussements sonores et humides.


- « Qu'elle est douce ma vallée ! » Chantonna t-elle.

Qu'elle est douce ma vallée
Mais en ses gorges on égorge
L'Aurès mon beau pays.
Sur les rochers, sur les parois
De rouge est écrit
La loi de mon pays.

Aurès ! Blanche est ta vallée
Comme le coeur de tes enfants.

Tous et chacun évoluaient dans les eaux de la Vallée Blanche. Un bonheur parfait se faisait sentir en ce lieu presque enchanteur. Cependant cette sérénité ne pouvait pas durer. Quelqu'un cria et brisa cette harmonie.


- « Au feu ! Au feu ! Nos vêtements brûlent ! Au feu ! »

Tous et chacun voulaient quitter l'eau et courir éteindre le feu. La voix de la jeune femme se fit impérieuse de fermeté, mais étrangement généreuse.


- « Paix ! Paix ! Que le feu consume l'impureté ! Que le feu se fasse juge et arbitre ! »

Et le feu consuma l'impureté. Et le feu se fit juge et arbitre. Et le feu s'éteignit en toute paix. Cependant, certains habits furent épargnés, alors que d'autres étaient totalement détruits, calcinés, brûlés, comme si le feu avait agi par sélection.


- « Que ceux qui peuvent se rhabiller me suivent chez Gaga. » Fit la jeune femme en quittant les lieux.

Je fus transporté de joie en constatant, et avec quel bonheur, que mes vêtements étaient intacts. Nous étions trois à partager cette joie. Nous étions trois à pouvoir la suivre. La jeune femme gratifia nos narines de son parfum musqué. Nous avançâmes laissant derrière nous les autres baigneurs malchanceux en nous demandant qui aurait bien pu mettre le feu à leurs vêtements ? Qui ? Qui ?

Gaga, tel le chacal dont il portait le nom, nous attendait du haut de sa demeure. Il m'interpella et me dit :


- « Je vois que tu t'en es sorti de l'épreuve du feu. Heureux de te savoir parmi nous. Sache que le feu ne visait pas le vêtement mais son propriétaire. Epargné, cela signifie que ce dernier est digne d'être un fils de l'Aurès et non un vulgaire intrus. »
- « Tu parles un peu trop, cher ami ! » Le coupa la jeune femme. Le ton était un peu sévère à l'adresse du poète de Timsunin.

La jeune femme était petite, très petite même. Petite et frêle. Chacun de nous avait la nette impression qu.elle allait lui demander de la protéger ou du moins chacun l'espérait-il, la sentant presque vulnérable. Elle s'assit sur un lit de roseaux et m'attira vers elle pour me chuchoter à l'oreille certaines paroles que, jamais je ne révèlerai. Par simple égoïsme peut-être, mais je préfère les garder pour moi seul. C'est un véritable honneur et bonheur d'avoir à garder ce doux chuchotement secret dont elle me gratifia.

Elle se mit à rire et dans son rire elle mit toute la joie contenue dans son coeur. Ensuite elle me fixa de son oeil sombre et m'invita à y voir un chacal, un lion puis tant d'autres animaux. J'y vis des êtres fabuleux, des êtres merveilleux, des êtres généreux. J'y vis des géants et des nains, des monstres et des fées. J'y vis le jour et la nuit étoilée, le secret de la vie et la fin infinie.

Elle ferma les yeux pendant un court instant pour expirer sa peine et me pria de m'asseoir sur le lit de roseaux. A peine m'y installai-je que celui-ci s'anima, bougea, trembla, s'éleva vers le plafond comme un être vivant. D'en dessous sortit une ânesse poursuivie par un lion poursuivi par un chacal poursuivi par un hérisson tenant en sa bouche un énorme oignon. Pour me rassurer la jeune femme me serra la main. Gaga quant à lui semblait s'amuser. Il rigolait en se frappant les cuisses, quant aux deux autres invités, ne persistait que le souvenir de leur présence. Ils prirent leurs jambes à leurs cous et se sauvèrent sous la menace de la crinière royale.


- « Paix ! Paix ! » Fit la jeune femme.

Et tout rentra dans l'ordre. L'ânesse et ses poursuivants successifs disparurent pour retrouver leur place dans quel- que conte que jamais ils ne durent déserter. Et nos deux fuyards ne revinrent pas pour écouter les récits et les contes faits de fraîcheur entretenue par l'incroyable mémoire de la jolie femme.


- « L'Aurès n'a que faire des pleutres et des lâches. »

Un mets des plus traditionnels nous fut servi. Chacun avala ce qu'il put, appréciant franchement un tel repas. Chacun dut féliciter et à deux fois, la mère du poète qui sut nous gâter et nous gratifier d'un si bon plat suivi d'un savoureux jus de palmier. Sirotant son jus, parfois rêveuse, parfois éveillée, la jeune femme se plaça carrément sur le lit, les jambes en tailleur. Je suivis son exemple. Gaga préféra le sol en face de nous.

Elle secoua son vêtement noir de simplicité, en fit tomber quelques miettes encore accrochées, et révéla à mon regard qui épiait chacun de ses gestes, un petit pied, nu de blancheur. Elle fixa de son oeil d'ébène un point invisible puis le baissa, le referma, le rouvrit en se caressant sans cesse la tempe, de ses doigts très fins. Enfin elle sourit et se mit à conter, à raconter.


Elle conta et raconta.

Elle mit à nu entre mes mains tout ce que pouvait contenir de merveilleux sa fabuleuse mémoire.

L'Aurès y était. Je pouvais le toucher tant il était réel. Tant et tant de personnages se matérialisèrent devant mes yeux d'enfant émerveillé. Mon enfance était là avec ses peurs. Terrifiants instants. Je pouvais toucher, tâter, palper cette nouvelle, mais seule et unique, réalité. Chaque per- sonnage était ce que la conteuse voulait qu'il fût : vivant et animé.

Le corps de la conteuse vibra tel un fuseau et se fit léger telle une quenouille se vidant de sa laine. Il se fit léger comme vidé d'un poids très lourd. Le conte était en moi.


Le conte était en moi.

La jeune femme s'étira comme un petit enfant sortant de son sommeil, bailla discrètement, sourit, fit craquer les articulations de ses mains, descendit du lit et dit :


- « J'ai soif. »
Soif ?
Mais elle ne but rien.

Elle se dirigea vers la porte et disparût, sans saluer. Je voulus lui courir après, la rattraper, être avec elle, auprès d'elle, mais la main vigoureuse du chacal m'arrêta.


- « Elle reviendra ! » Me dit-il. « Elle reviendra. Elle revient toujours. »
« Elle reviendra, elle revient toujours. »

Je mis ma patience sur le lit de roseau et attendit. J'étais triste et ne le cachais pas. J'avais tant de choses à lui dire. J'avais tant de choses à lui demander. Tant de choses !


- « As-tu quelque chose à me dire ? A me demander ? »
Bonheur ! Bonheur ! Elle était là.
- « Non ! » Répondis-je simplement.
Elle sourit.

Elle plaça sur sa tête un drôle de couffin et de son sein sortit une petite souris qui s'empressa de la maquiller, lui grimant la face de suie. Elle ne portait plus son habit noir de simplicité mais une sorte de guenilles repoussantes.


- « Rejoins-moi à la métropole, j'aurai peut-être d'autres choses à te murmurer. »

Bonheur ! Bonheur ! Il m'était permis de la retrouver, de la revoir. Toute mélancolie déserta mon coeur.

Extrait
Rose bien-aimée

Une rose, ce matin, pour me réveiller, se pencha sur moi et m’embrassa.
Jalouse, une épine agressive s’élança de son rosier et me piqua le doigt d’où s’échappèrent trois petites gouttes de sang.
Désolée, la rose pleura et laissa couler une larme de rosée qui vint, caressante, se poser sur ma légère blessure.
Il est des roses qui pleurent comme il est des roses qui rient.
Il est des roses qui chantent et enchantent tout lieu.
Il est des roses muettes comme il est des roses qui parlent.
Mais les unes comme les autres aiment et rêvent en silence
Elles embaument la terre comme elles embaument les cœurs.
On les offre quand on aime. On les cueille et les offre à ceux qu’on aime.
Ma bien-aimée est une rose.
Eclose !
Et, comme un papillon mes lèvres sur elle se posent en un doux poème en prose.
Mais l’épine est toujours là, gardienne jalouse de la beauté sublime, barbelés vivants vous privant d’aller vers la liberté.

II

La tendresse dans le regard.
La caresse dans la main.
La noblesse dans le cœur.
Voilà, comment sont, sous la pluie ou sous le vent, ceux qui rêvent souvent de ta longue tresse qui leur donne l’ivresse des jardins solitaires.
C’est en ces jardins que pousse la rose aux mille atours,
Pétales-de-Velours, qui, au lever du jour, se gonfle d’amour.
Rosée du matin, elle change de couleur, selon son gré, noire ou bleue quand elle pleure, rose ou blanche quand elle rit, mais quand elle aime c’est tout un poème.
Rose des vents ou rose des sables, sur mon étable ou sur ma table, dans mon jardin, parole affable, s’abritent encore des cœurs semblables.
Rose des sables ou rose des vents entends chanter cet engoulevent, son chant est triste et émouvant, mais je l’écoute et bien souvent, soleil couchant, soleil levant, quand je m’éveille ou en rêvant.

III

Le matin, je me réveille, me lève, me douche, me rase, me parfume, m’habille, me peigne et sors de mon pas fidèle qui me mène du côté du jardin du Vieil-Hussard sur les Allées Boca à Batna en Aurès où, sur un banc, je m’assoie heureux d’attendre que se penche sur moi mon amie la rose qui, à mon oreille, susurre chaque fois ses rêves les plus parfumés.
Il arrive parfois que les roses, ses copines de rosier, se mettent à rire des paroles qu’elle murmure et chuchote.
« Mais les roses ô bien-aimée ! » Lui dis-je. « Mais les roses ne peuvent pas rire. »
« Comme elles ne peuvent pas parler. » Me répond-elle.
« Cependant tu es là, chaque matin, à m’écouter te conter, te chanter mes rêves de rosée. »
Elle me parle et me conte la vie des rosiers.
C’est là notre secret que je ne peux partager.
Car alors qui croirait qu’une rose peut parler ?
Il existe bien un langage des fleurs mais il est insensé
car inventé par l’homme.
Mais alors qui croirait qu’une rose peut pleurer ? Peut rire ? Et même se montrer amoureuse qui plus est d’un humain et qui le lui rend bien ?
Non, ce secret est le mien.
Je le garde et c’est mieux pour la rose, le rosier… ainsi que pour moi.

IV

Ce matin, je me réveille, me lève, me douche, me rase, me parfume, m’habille, me peigne et sors de mon pas fidèle qui me mène du côté du jardin du Vieil-Hussard sur les Allées Boca à Batna en Aurès où, sur un banc, je m’assoie heureux d’attendre que se penche sur moi mon amie la rose qui, à mon oreille, susurre chaque fois ses rêves les plus parfumés.
Mais…
La rose n ‘est plus là.
Les copines de rosier m’apprirent, avec une grande tristesse, que mon aimée fut cueillie par un gros quelqu’un pour l’offrir à sa grosse quelqu’une, ogresse brune qui se vautre sous la lune en avalant goulûment de petites prunes.
Mon amie la rose doit, en ce moment, noyer son chagrin quelque part dans quelque vase mal rincé.
Et moi…
Je noie le mien dans un verre de rosée parfumée.


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