Aujourd'hui avant demain

Assurer la nourriture quotidienne des Algériens en comptant d'abord sur ce que produisent nos propres mains sur notre propre sol national, est assurément un défi majeur pour le pays, qui ne peut échapper aux profonds bouleversements et menaces en tous genres qui pèsent sur tous les peuples de la planète. Si le secteur agricole peut et doit être une alternative stratégique à la trop longue dépendance des énergies fossiles non renouvelables, travailler la terre et exploiter notre large littoral est certainement l'une des priorités absolues pour conjurer les risques et périls liés à notre sécurité alimentaire.Des pays sont déjà menacés de famine, et pas seulement à cause de la guerre en Ukraine et du renchérissement rédhibitoire des cours des matières premières sur les marchés mondiaux. Il n'est pas et ne peut pas être dans la « logique des choses » qu'un pays aux dimensions d'un continent n'arrive pas à manger de ce qu'il produit sur son propre sol, capable de nourrir plus de la moitié du continent noir.
L'importance renouvelée que donne le gouvernement au secteur de la pêche et des ressources halieutiques est un bon exemple. Le développement en cours de la pêche artisanale et continentale ainsi que l'aquaculture à l'intérieur des terres est un bon atout à même d'assurer une bonne partie du garde-manger national.
Si l'Algérie a été classée par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies première en Afrique en matière de sécurité alimentaire, dans la même catégorie que la majorité des pays européens, faut-il rappeler que l'un des Objectifs du développement durable (ODD) des Nations unies est d'arriver à l'objectif « faim zéro » avant 2030.
Cela doit inspirer les autorités du pays à réorienter les investissements publics vers le secteur de l'agriculture, le développement rural et celui de la pêche, levier fondamental pour l'indépendance politique et économique du pays. Et cela doit se faire aujourd'hui avant demain.