Algérie

Augmentation des déchets ménagers durant le Ramadhan



Les derniers chiffres communiqués par le directeur du centre d'enfouissement technique (CET) de Bordj Bou-Arréridj, M. Abdelwahab Belkheiri, font part d'une augmentation oscillant entre 30 et 50% des déchets ménagers collectés durant le mois de Ramadhan.La ville de Bordj Bou-Arréridj collecte, à elle seule, une moyenne de 200 tonnes/jour, soit 6 000 tonnes durant le mois de Ramadhan, dont 65 à 67% de matière organique, contre 4 800 tonnes par mois avant ce mois de jeûne. Chaque jour, le Bordjien en a donc jeté 1,4 kg. Pour les spécialistes, cette augmentation ne signifie pas un niveau de vie élevé, mais juste une augmentation occasionnelle ! "C'est le citoyen qui a créé ce niveau de vie temporaire en usant de toutes ses réserves annuelles, crédits et autres. Mais juste après, ce niveau de vie va chuter et baisser sensiblement", a expliqué le Dr Mokhtar Guissous, chercheur à l'université Bachir-Ibrahimi de Bordj Bou-Arréridj. "Les 67% de matière organique le montrent clairement, car dans les pays où le niveau de vie est meilleur, ce taux ne dépasse pas les 40 à 45%", a-t-il précisé. Les spécialistes appellent de plus en plus à en finir avec la "culture du déchet". Dans une société où tout se jette, les déchets sont un enjeu qui touche à la santé des individus et à leurs moyens de subsistance, mais aussi à l'environnement et à la prospérité économique. "La gestion des ordures ménagères concerne tout le monde. Il est indispensable de mettre en place une gestion efficace et appropriée des déchets pour atteindre les objectifs de développement durable", a estimé le Dr Guissous.
En dépit des efforts entrepris par les agents de propreté et d'hygiène, la ville laisse apparaître beaucoup de lacunes en matière de gestion et de collecte des ordures ménagères, en raison de l'incivisme de citoyens qui ont tendance à se débarrasser de leurs déchets de manière anarchique et sans respect des horaires de collecte.
"Des citoyens ne font pas l'effort de déposer leurs sachets de détritus dans les bennes à ordures installées pour en faciliter la collecte", a déploré un agent de collecte, mettant au passage l'accent sur le phénoménal gaspillage du pain, dont on découvre des quantités dans certaines artères de la ville.
Selon le directeur du CET, ses services ramassent en une seule nuit plus de 3 560 baguettes. "Les ordures brûlées à l'air libre ou déversées dans des décharges sauvages sont nocives pour la santé humaine, l'environnement et le climat et sont un frein à la croissance économique", a alerté le chercheur.
Chabane BOUARISSA


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