Quelle est la nature de l'aide que pourrait apporter le juge à la catégorie des personnes à besoins spécifiques? A l'évidence, cette question a été prise en charge par le secteur de la justice dans la wilaya de Constantine, lequel tente de s'impliquer pour contribuer, dans son domaine propre, à faciliter l'insertion sociale des handicapés. Dans ce cadre, une journée d'étude sur la thématique du handicap entre l'insertion sociale et la protection juridique des personnes à besoin spécifiques a été organisée, avant-hier lundi, par le tribunal du Khroub. Présidée par le procureur de la République du même tribunal, la manifestation a donné lieu à plusieurs interventions de magistrats et de responsables de la direction des Affaires sociales de la wilaya qui ont abordé, notamment, les conditions de vie de cette catégorie de citoyens qui reste toujours en butte à des difficultés propres, nécessitant une prise en charge par les structures de l'Etat pour faciliter son insertion sociale. En tête des interventions faites lors de la cérémonie d'ouverture de cette journée d'étude, il faut noter celle du procureur de la République du tribunal du Khroub, M. Gouasmia, qui a présidé aux débats, annonçant d'entrée que le secteur de la justice est toujours soucieux d'apporter sa contribution aux actions de solidarité sociale, notamment au profit des handicapés. Le processus de réforme de la justice, dit-il, piloté par la tutelle, permet de mener des actions plus larges dans cette direction. Le représentant de la direction des Affaires sociales, pour sa part, a tenu d'abord à préciser que les handicapés refusent désormais l'appellation de «ceux qui ont des besoins spécifiques» qui leur a été accolée et veulent revenir tout simplement à celle, première, de «handicapés» car, disent-ils, certaines catégories sociales ont mis à profit cette appellation pour s'introduire dans leurs rangs et bénéficier de primes et avantages accordés aux vrais handicapés. Il annonça ensuite que l'allocation financière attribuée aux handicapés connaîtra une augmentation substantielle pouvant atteindre six mille (6.OOO) dinars par mois, dès juillet prochain. Le juge correctionnel, M. Berrehail Abdelhak, lui, fit écho en déclarant, dans sa conférence tenue devant les représentants de la sûreté de daïra d'El-Khroub, de la brigade de gendarmerie nationale ainsi que des membres de l'association des handicapés, que les textes permettent au juge de priver toute personne ayant un handicap mental de l'usufruit de la chose acquise en expliquant le dispositif juridique induit par l'article 19 du code de la famille. Le doyen des juges d'instruction, M. Lehdiri Abdelatif, bâtira sa communication sur les nombreux textes juridiques qui protègent les personnes à besoins spécifiques lesquelles, selon ce magistrat, doivent bénéficier de tous les égards dus à leur état physique et de l'attention de la société, surtout en ce qui concerne la dotation en matériels et équipements spécifiques qui leur permettent de surmonter leur handicap et de faciliter leur insertion dans la société. Il en est ainsi de leur scolarisation et de l'apprentissage professionnel qui sont une obligation. Aussi, l'insertion de cette catégorie de citoyens deviendra réalité à travers la création de classes pour handicapés dans les établissements scolaires des cycles primaire, moyen et secondaire. Le président de l'association des sourds-muets a profité de cette opportunité pour exposer les difficultés que rencontrent les handicapés auprès de certains organismes (CNAS, centres d'appareillages, etc.) dans le cadre de l'acquisition de matériels pour handicapés; une procédure qui, dans la plupart des cas, révèle-t-il, pourrait durer jusqu'à cinq ans. A ce propos, il lancera un appel à l'aide auprès de qui de droit pour l'allégement des procédures et demandera aussi la généralisation des espaces pour handicapés dans les lieux et services publics (accès, guichets, etc.).
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Posté Le : 02/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com