Augmentation

Les dénégations répétitives des autorités sur la bonne santé du dinar ont fini par être démenties sur le terrain de la finance internationale en déroute. Les deux mesures phare de nos échanges, à savoir le dollar et l'euro, ne cachent pas leur impuissance et leur descente aux enfers, allant jusqu'à un probable abandon par certains pays de la monnaie unique européenne. Au contraire, les membres de l'UE en parlent comme pour mieux préparer les populations à des mesures drastiques.
Chez nous, le syndrome du secret, mal placé, est mis à nu par le marché de la ménagère lambda pour laquelle les cotations de la monnaie nationale se mesurent par ce qu'elle peut ramener à la maison, dans son couffin. Et entre juillet de l'année dernière et juillet de cette année, à la même période, l'augmentation des prix à la consommation est de taille (l'ONS l'évalue à 8,20%) et l'érosion du pouvoir d'achat est telle que l'affichage des prix relève du blasphème. Les produits qui ont gardé une stabilité vers le haut sont la viande ovine avec 30,3% d'augmentation et les fruits frais qui caracolent avec 28,7% d'augmentation, malgré les promesses serinées quant à une stabilité du marché, sitôt les premiers jours du Ramadhan passés.
Finalement, les nombreuses augmentations de salaires accordées trouvent leurs justifications plus dans la flambée des prix qui sévit en toute liberté que dans un souci de justice sociale réclamée par les différentes couches des travailleurs. Mais à ce rythme, nous allons assister à une course effrénée entre les salaires et le diktat d'une mercuriale en folie, d'une part, et d'un marché mondial haussier que rien n'arrête, d'autre part. Vivant de l'importation, l'Algérien paie pour l'incurie des responsables qui n'ont pas misé sur le produit national, par crainte de perdre ce pouvoir de continuer à toujours dire non à toute initiative ou projet émanant d'autres volontés que la leur.
Quand le ministre des Finances a osé parler de rigueur, il a jeté un froid dans le dos de ceux que la rente engraisse. Dans peu de temps, ce qualificatif ne sera pas assez fort pour faire face à une impéritie récurrente.
O.A
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