Algérie

Aucune visite de président ou de Premier ministre dans la wilaya depuis 1984 Sellal demain à Tizi : la fin de l'ostracisme '



Outre les inaugurations et le lancement de projets de développement, il s'agira aussi pour le Premier ministre d'écouter les doléances de la société civile, dans une région qui paie le prix d'une conscience politique avérée.Sa venue à Tizi Ouzou était dans l'air depuis quelques jours déjà et, selon certaines indiscrétions, elle aurait été reportée à plusieurs reprises. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, effectuera finalement une importante visite de travail et d'inspection demain à Tizi Ouzou. Il va ainsi mettre fin à un "oubli" dont est victime cette wilaya qui, depuis la visite de feu Chadli Bendjedid en 1984, n'a reçu aucun haut responsable de
l'Etat du rang de président ou de chef de gouvernement ou Premier ministre.
Un état de fait qui donne à penser à un ostracisme qui ne dit pas son nom. Après s'être rendu à Béjaïa au mois d'avril, le Premier ministre semble accorder une attention particulière à cette seconde visite en Kabylie dans la mesure où les difficultés de développement local sont importantes alors que le taux de chômage prend des proportions alarmantes. Et c'est certainement pour préparer minutieusement cette visite que Sellal a pris tout le temps nécessaire pour programmer et surtout peaufiner cette visite considérée comme historique du fait que c'est bien la première fois qu'un Premier ministre effectue une visite officielle de travail et d'inspection dans la wilaya de Tizi Ouzou, bastion bien connu de la contestation et de la protesta, surtout que depuis son intronisation comme chef de l'Etat en 1999, le président Abdelaziz Bouteflika n'a jamais effectué de visite officielle dans la région en dehors de ses rares et furtives sorties électorales. Habitué aux visites de travail et d'inspection en Kabylie du temps où il assumait les fonctions de ministre de l'Hydraulique, Abdelmalek Sellal débarquera cette fois en tant que Premier ministre avec tout ce que cela lui confère comme degré de responsabilité et de pouvoir de décision.
C'est dire que sa venue à Tizi Ouzou est porteuse de lueurs d'espoir dans une wilaya où le développement local est encore à la traîne en raison de la réticence chronique des investisseurs de la région et du phénomène de délocalisation des entreprises privées qui fuient de plus en plus une région presque minée par la bureaucratie, la surimposition et l'inquiétant climat d'insécurité et de kidnapping.
Une région livrée, de surcroît, au diktat de petits "baltaguia locaux", visiblement entretenus et protégés. Un tel marasme s'est traduit ces dernières années par un gâchis considérable dans la consommation des crédits et budgets alloués par l'Etat dont une grande partie est malheureusement reversée à chaque fin d'année dans les caisses de l'Etat.
Sellal tentera de secouer le cocotier et proposer éventuellement des solutions fiables pour lever toutes les ambiguïtés. L'autre souci de Sellal est de booster le dossier épineux de l'emploi de jeunes dans la mesure où le fonctionnement des différentes structures étatiques d'accompagnement des projets est encore frileux et sclérosé à un tel point que les jeunes investisseurs potentiels sont souvent soumis à un véritable parcours du combattant pour espérer voir le bout du tunnel.
Certes, Abdelmalek Sellal aura à inaugurer, à superviser ou à lancer de grands projets relevant des secteurs des travaux publics, des transports, de la jeunesse et des sports et de la santé tels que la future pénétrante Draâ Ben-Khedda-Draâ El-Mizan qui devrait relier la wilaya à l'autoroute Est-Ouest, la route d'évitement de la ville d'Azazga sur la RN12 en partance vers Béjaïa, le nouveau pôle d'excellence de Oued-Falli dans le chef-lieu de wilaya, le futur stade olympique de 50 000 places de Tizi Ouzou qui accuse un retard considérable, l'hôpital de cardiopédiatrie et le centre anticancéreux de Draâ Ben-Khedda ainsi que le projet d'électrification de la voie ferrée Alger-Tizi Ouzou-Oued Aïssi. Mais il s'agira aussi pour le Premier ministre, dans une région qui paie le prix d'une conscience politique avérée, d'écouter les doléances de la société civile, des chefs d'entreprise et des jeunes investisseurs d'une région qui se sent plus marginalisée que jamais et qui aspire, en toute légitimité, à sa part de développement.
M H
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