Algérie

«Aucune issue à la crise en dehors du dialogue»


Entretien réalisé par Karim Aimeur
Dans cet entretien qu'il nous a accordé, le membre de l'instance présidentielle du FFS, qui s'est réunie hier, Hakim Belahcel a alerté une nouvelle fois sur les risques qui pèsent sur le pays si jamais le pouvoir mettait à exécution son agenda politique et électoral. Il renouvelle l'appel de son parti à la préparation des conditions favorables à l'entame d'un dialogue sérieux, afin de sortir de la crise qui secoue le pays. Affirmant que l'agenda de son parti n'est pas chamboulé par la convocation des élections législatives, ce dirigeant du plus vieux parti de l'opposition exprime, en outre, son attachement au projet du parti, à savoir l'organisation de la convention nationale. Pour le FFS, l'Algérie n'a ni le temps ni les moyens pour subir une nouvelle débâcle électorale qui ne fera qu'exacerber l'impasse généralisée.
Le Soir d'Algérie : Après la dissolution de l'APN, des élections législatives ont été convoquées pour le 12 juin prochain. Comment avez-vous accueilli cette annonce '
Hakim Belahcel : Notre parti n'a jamais raté la moindre occasion pour alerter le pouvoir sur les risques qui pèsent sur le pays, si jamais il mettait à exécution son agenda politique et électoral. D'ailleurs, même à l'occasion de l'entrevue que nous avions eue avec le chef de l'Etat, nous avions longuement insisté sur la nécessité de prendre des mesures urgentes et courageuses afin de rétablir la confiance populaire et préparer le terrain à l'avènement d'un dialogue national, sérieux et global, comme processus patriotique et responsable pour s'extirper de la grave crise qui secoue notre pays depuis des décennies. La raison et la sagesse devraient plutôt recommander des approches basées sur l'apaisement et la recherche du compromis.
Nous constatons aujourd'hui, hélas, que la répression est comme seule réponse au retour spectaculaire des manifestations à travers le pays.
Mais il semble que ces élections ont mis votre parti dans l'embarras, surtout que le FFS a soutenu qu'aucune condition pour leur réussite n'est réunie. Comme allez-vous réagir face à cette situation '
Notre parti, qui est essentiellement concentré sur l'organisation de son 6e congrès national ordinaire, et sur les préparatifs liés à la convention nationale, est loin d'être chamboulé par le calendrier du pouvoir. Nous avons énormément de travail à accomplir afin de réussir ces deux échéances cruciales pour l'avenir du pays et du parti. Cependant, le FFS aura, comme de coutume, à se prononcer sur cette question d'une manière autonome et responsable à l'occasion de la prochaine session de son conseil national.
En attendant la réunion du conseil national, pouvez-vous nous éclairer sur la tendance au sein du parti ' Penche-t-elle pour la participation ou plutôt pour le boycott ' Quels sont les scénarios que vous prévoyez '
Comme je viens de le préciser plus haut, notre conseil national est un espace démocratique consacré aux débats libres et responsables. Ses membres auront toute la latitude pour prospecter et analyser toutes les éventualités. Toutes les éventualités seront passées en revue, avec leurs implications et leurs coûts pour le parti et la patrie.
Pensez-vous que ces élections vont apporter une solution à la crise, ou risquent-elles plutôt de l'aggraver '
Cette question, à l'instar de plusieurs autres aspects liés à cette crise critique, fera certainement l'objet d'un débat profond au sein de notre conseil national.
Ce qui est évident aujourd'hui, c'est que face à nos propositions pour ramener la sérénité et l'apaisement dans un pays ravagé par toutes les incertitudes, miné par des crises multiples et entouré par un environnement régional et international menaçant, le pouvoir ne donne aucun signe d'une quelconque volonté politique pour être en phase avec les attentes populaires.
Pourtant, notre pays n'a ni le temps ni les moyens pour subir une nouvelle débâcle électorale qui ne fera qu'exacerber l'impasse généralisée.
Maintenant que les élections sont convoquées et que plusieurs partis ont annoncé leur participation, quel avenir prévoyez-vous pour votre initiative en vue de l'organisation d'une convention nationale '
Cette initiative politique est largement inspirée de nos propositions historiques de sortie de crise. Nous avons la ferme conviction que cette convention nationale a les aptitudes politiques, pédagogiques et patriotiques pour offrir à notre cher pays une nouvelle chance pour s'en sortir indemne de ce calvaire qui dure depuis l'indépendance à nos jours.
Le FFS n'envisage aucune issue viable et raisonnable à cette impasse, en dehors d'un dialogue inclusif, responsable et sincère. Nous nous consacrons actuellement à l'amorce des débats au sein de nos structures pour finaliser cette initiative politique qui, une fois établie, sera proposée à l'ensemble de la classe politique nationale. Le combat pour l'avènement de la deuxième République continue !
K. A.
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