La secrétaire générale du Parti des travailleurs estime que le président de la République ne se présentera pas pour sa propre succession lors de l'élection présidentielle prévue au printemps prochain.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Louisa Hanoune, qui affirmait, hier, à l'occasion d'une conférence de presse, que le parti qu'elle dirige n'a pas encore abordé la question de la prochaine élection présidentielle, estimant «qu'il n'est pas encore temps», a soutenu que la «priorité de l'heure» pour le parti était de tout faire pour «sauver le pays de la menace d'effondrement» qui le guette. Pour elle, la «fracture qui atteint le plus haut sommet de l'Etat est béante, ce qui met en péril la pérennité de l'Etat» au vu d'une «colère qui s'exacerbe» du fait de la «criminelle politique d'austérité» qui ne profite qu'à la «minorité de nouveaux riches qui bénéficient de largesses et autres cadeaux».
Elle ne s'est, néanmoins, pas privée d'émettre son «avis personnel» que le président de la République ne sera pas candidat à sa propre succession au printemps prochain. «Il n'y a aucune chance pour qu'il le soit», a-t-elle déclaré. Une «conviction» que Hanoune a tenu à partager malgré son aveu de «l'opacité totale» qui caractérise la scène nationale qui n'autorise pas de lisibilité. A cela faudra-t-il ajouter les «scénarios effarants» les uns les autres qui, selon elle, ne font que «polluer davantage la situation».
La secrétaire générale du PT qui dit, en outre, ne pas croire en un «candidat du consensus» au système qui, visiblement, a «épuisé son stock» en la matière, pour reprendre un homme politique qui, avant sa retraite, nous avait gavés de ses formules et ses constats assassins, s'en est prise aux partisans de la continuité qui, a-t-elle averti, ne veut dire autre chose que «condamner le pays à l'effondrement et au chaos et à très court terme».
Et la solution à ce constat partagé par nombre d'acteurs politiques, sociaux, syndicaux et autres de la société civile ' Louisa Hanoune est catégorique, s'en tenant à son mot d'ordre de «rupture avec le système en place» qui, selon elle, «ne peut se réformer de l'intérieur» tant, a-t-elle expliqué, il a atteint un degré avancé de «putréfaction». Et de s'interroger faussement, comme à ses habitudes, si les institutions du pays étaient capables d'éviter l'effondrement. Ce qui suppose, a convenu la secrétaire générale du PT, un rapport de force actuellement en faveur du pouvoir en place. Mais elle se dit convaincue qu'un jour ou l'autre, celui-ci viendra non pas de la classe politique mais de la société tant, selon elle, ses divers segments, dont notamment les «syndicats et autres associations et comités, arriveront à faire jonction car tout ce beau monde se rendra compte que ses causes d'apparence séparées sont fondamentalement communes car partageant leur substrat éminemment politique». Traitant du rapport de la Cour des comptes pour l'année 2016 qui vient d'atterrir à l'Assemblée populaire nationale (APN), Hanoune estime que de par ses chiffres, il confirme le «caractère prédateur et parasitaire de l'économie nationale» en sus de sa facette «antisociale, anti-jeunes et anti-travailleurs».
«Quel destin commun avons-nous avec Riyadh '»
A propos de la visite attendue du prince hériter saoudien à Alger, la secrétaire générale du PT la considère comme une blague de mauvais goût», voire comme une «énorme provocation». Et de promettre de tout entreprendre pour que cette «dérive» ou cette «aventure» n'ait pas lieu et que le prince hériter saoudien «ne vienne pas souiller et salir la terre d'Algérie».
Hanoune, pour qui la réaction par ailleurs «tardive» du porte-parole du ministère des Affaires étrangères «n'engage que son auteur», a interpellé ce dernier en ces termes : «De quelle confiance en la justice saoudienne faites-vous allusion '» Pour elle, le destin commun évoqué par le porte-parole de notre ministère des Affaires étrangères n'est que le «produit de sa seule imagination», affirmant que «notre destin est tout l'opposé de celui du royaume wahhabite, le protecteur de l'entité sioniste» qui a fait plus de 10 000 victimes au Yémen et qui vient de faire fausse route à l'accord d'Alger de septembre 2016 portant plafonnement de la production du pétrole, un «coup de poignard dans le dos de l'Algérie».
M. K.
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Posté Le : 29/11/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Kebci
Source : www.lesoirdalgerie.com