Algérie

«Aucune autonomie de décision, même pour acheter un clou'»



Le blocage du fonctionnement de l'Assemblée populaire communale est global, témoigne l'ensemble des P/APC interrogés. Et pour cause, tous les projets du Plan communal de développement (PCD) censé donner un nouvel essor aux collectivités locales les plus démunies, demeurent centralisés au niveau de la wilaya. «C'est elle qui procède à la répartition.
Partant de la situation déficitaire, la commune ne peut prendre l'initiative en toute indépendance», affirme Yehya Chikh, président de la commune de Chorfa dans la wilaya de Bouira. «On est condamné à constamment demander l'aumône à l'administration», s'indigne-t-il avant d'évoquer le problème le plus épineux dont souffrent pratiquement toutes les collectivités locales, à savoir le foncier. «Beaucoup de projets inscrits dans les prévisions de notre assemblée sont disponibles, mais l'absence du foncier entrave la réalisation de ces derniers. C'est un vrai problème qui nécessite une prise en charge sérieuse», réclame Yehya Chikh qui n'hésite pas à revenir sur le thème phare de sa campagne électorale basé essentiellement sur l'éradication du chômage.
«C'était notre thème de campagne que nous aurions tant aimé concrétiser. Malheureusement, depuis notre installation à la tête de cette commune nous faisons face à un problème de bureaucratie invraisemblable», dit-il. Ainsi, le fait de lancer une simple zone d'activité s'avère un véritable parcours du combattant, témoigne Yehya Chikh. «Une fois le dossier ficelé il faut attendre la bénédiction des pouvoirs publics auxquels revient le dernier mot pour valider ou pas le projet. Cet arsenal juridique exigé pour les lotissements et les zones d'activités entrave sérieusement le développement des collectivités locales», estime le P/APC de la commune de Chorfa.
Evoquant l'autonomie de l'Assemblée communale de manière générale et de son président de manière particulière, il dira : «Nous sommes l'arbre qui cache la forêt. On se réunit en session publique. On débat pendant des heures pour aboutir à un consensus au nom de la population qui nous a élus, mais la décision ne nous appartient pas puisque toutes les délibérations doivent être approuvées par la daïra. Idem pour le code des marchés qui a complètement dévié le fonctionnement de la commune. Aucune autonomie de décision, même pour acheter un clou».


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