Les rêveurs peuvent rêver d'une grande ville qui rassemblera toutes lesactivités politiques et économiques du pays. Mais, pour le moment, Algerrestera la capitale du pays. Une capitale autant politique qu'économique d'uneAlgérie dont les villes se développent à un rythme effréné. Mais, l'Algérien'aura pas, peut-être pour longtemps, le privilège d'avoir une capitaleéconomique et une capitale politique, comme beaucoup d'autres pays. Jeudidevant les députés, le ministre des Relations avec le Parlement, MahmoudKhedri, a coupé court à toutes les rumeurs sur un éventuel transfert de lacapitale vers une autre ville ou région du pays. Au nom du Premier ministre, ila affirmé qu'il n'y avait aucun projet de transfert de la capitale pour lemoment. «La wilaya d'Alger demeurera la capitale» du pays, a-t-il précisé. Â Il a, surtout, démenti unquelconque projet du ministère de l'Aménagement du territoire et del'Environnement de «délocaliser» la capitale. Il répondra ainsi auxinterrogations d'un député «le Parlement avec ses deux chambres a adoptédernièrement le plan national d'aménagement du territoire qui ne comporteaucune mention ou choix d'un nouveau lieu pour la capitale du pays, quidemeurera pour le moment la wilaya d'Alger». Les questionnements des députésavaient trait à l'éventualité d'une «délocalisation» de la capitale du fait dela pression urbaine, le trafic routier, et leurs effets pervers sur l'économiede la wilaya d'Alger. «Ces difficultés ne datent pas d'aujourd'hui dans lacapitale mais existent depuis l'indépendance du fait de la grande pressiondémographique, le nombre d'habitants ayant décuplé en 50 ans, ce qui a nécessitéla réalisation de nombreuses infrastructures qui ne répondent cependant pastoujours aux normes internationales», a-t-il précisé. Il annoncera également lamise en place d'un vaste plan de transports urbains pour faciliter ledéplacement à l'intérieur de la capitale, alors qu'un plan de circulationroutière dans et autour d'Alger devrait mieux fluidifier le trafic urbain. Â Visiblement, les plus hautesautorités du pays sont en train d'abandonner, si elles ne l'ont pasdéfinitivement clos, le dossier de la ville nouvelle de Boughezzoul, près deMédéa, qui était prévue pour devenir la future capitale du pays. Calquée sur lemodèle brésilien de Brasilia, cette nouvelle ville qui devait être implantéesur les hauts plateaux, presque à équidistance de l'Est, du Sud, du Nord et del'Ouest du pays, sur la grande rocade, a fait nourrir beaucoup de rêves autourd'un ensemble urbain futuriste. Une ville qui va concentrer quelque chose commeun million d'habitants dans un espace urbain futuriste, et devant faire fonctionnerles ministères et les grandes administrations publiques, délocalisées de lawilaya d'Alger vers les hauts plateaux. Â Les Brésiliens ont fait Brasilia,avec un génie de l'urbanisme comme Oscar Niemeyer, les prévisions d'aménagementurbain en Algérie n'auront fait que créer une illusion. Du moins celle dudéplacement de la capitale vers Boughezzoul, dans la commune de Chahbounia, àune soixantaine de kilomètres de Médéa. Car la nouvelle ville de Boughezzoul,pas celle qui deviendra capitale de l'Algérie, est bien réelle. Un décretpublié dans le Journal officiel consacre la création de cette future nouvelleville de Boughezoul. Une première enveloppe financière de 29 milliards dedinars a déjà été dégagée pour la préparation de l'assiette qui consiste d'abordà mettre en place les différents réseaux indispensables (gaz, électricité, eaupotable, assainissement...). A terme, c'est-à-dire d'ici 2025, elle devracompter quelques 350.000 habitants. Mais elle ne sera jamais la capitalealgérienne.
Posté Le : 16/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com