La déclaration faite jeudi dernier, dans la même wilaya de Tizi Ouzou, par le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, qui a crié victoire à l'avance à l'élection législative du 4 mai prochain, n'a visiblement pas manqué d'irriter le président du MPA, Amara Benyounès, qui l'a invité, hier, sans le citer, à revoir à la baisse sa prétention et son optimisme."Il n'y a aucun parti qui peut avoir une majorité des sièges. Au lendemain des élections, nous serons obligés d'aller vers des alliances pour former un nouveau gouvernement, sachant qu'il faut une majorité parlementaire pour former le gouvernement. Aucun parti politique ne peut, à lui seul, obtenir une majorité", dira-t-il avant de préciser : "Ceux qui avancent peuvent obtenir la majorité absolue."Pour lui, c'est bien simple : le retour au parti unique est périlleux pour le pays. "Si le parti unique pouvait être la solution, l'Algérie serait déjà un pays développé. Les systèmes de parti unique, comme les systèmes socialistes, ont échoué partout dans le monde et comme dans tous les pays du monde, en Algérie il n'y a pas d'autres solutions en dehors de la démocratie", a-t-il estimé tout en soulignant que l'urne constitue la seule voie qui peut aboutir à cette démocratie. "Si on ne participe pas, il ne nous restera que deux voies : celle du changement par la rue, et la rue mène toujours vers le chaos et jamais vers la démocratie, ou celle du boycott", a martelé Amara Benyounès avant de s'en prendre aux partisans de cette dernière option. "Ceux qui appellent au boycott rêvent encore d'un coup d'Etat militaire. Or, il n'y aura jamais, jamais et jamais de coup d'Etat militaire en Algérie où l'armée est républicaine, constitutionnelle, respecte les lois et elle est au service du pays et du peuple", a-t-il déclaré à ce sujet.Abordant la question de l'économie, l'orateur a d'emblée tiré la sonnette d'alarme en soutenant que depuis le début de la crise, l'Algérie a perdu plus de 70% de ses ressources en devises et que sa seule chance pour le moment est qu'elle n'a pas de dette extérieure et qu'elle dispose de plus de 100 milliards de dollars de réserves de change."Tous les experts disent que l'Algérie peut résister 5 à 6 ans encore mais au-delà, si nous ne faisons pas les réformes structurelles indispensables et urgentes, l'Algérie risque d'aller à la dérive car la situation économique peut devenir extrêmement dangereuse et encore davantage s'il y a jonction entre crise économique et crise sécuritaire", a-t-il analysé tout en plaidant pour une économie sociale du marché et de s'inscrire dans la modernité.Concernant tamazight, Benyounès a estimé que le statut qu'elle mérite n'est pas encore totalement acquis mais que le combat relève désormais des scientifiques et des experts et non des partis politiques qui doivent, dit-il, "cesser d'en faire un fonds de commerce". Samir LESLOUS
Posté Le : 16/04/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir Leslous
Source : www.liberte-algerie.com