Publié le 24.09.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
KADER BAKOU
L’artiste photographe algérien Fayçal Bezzaoucha, alias le Perse, anime actuellement une exposition au village culturel Katara de Doha, au Qatar. Cette exposition, sous le titre «Look away, look again», a été ouverte hier.
«Elle représente une magnifique opportunité de partager ma vision et mon travail et celle de mon équipe. Je suis enthousiaste à l'idée de contribuer à cet événement et de rencontrer d'autres professionnels du milieu», a écrit Fayçal Bezzaoucha, au sujet de cette exposition qui restera ouverte jusqu’au 7 octobre 2024 et dont l’affiche montre une fête touareg au Sahara en Algérie.
Fayçal Bezzaoucha est artiste, auteur, photographe, membre de l'ADAGP, la société internationale des auteurs dans les arts graphiques et plastiques. C’est très jeune qu’il a commencé à se passionner pour la photographie, grâce à son oncle photographe. En voyant son intérêt pour cet art, son père lui offre un appareil photo argentique et ce sont les premiers pas dans ce qu’il appelle lui- même «un magnifique univers».
Au début, il faisait du paysage et de la street photography (photographie de rue ou photographie urbaine). Plus tard, il commence à faire du portrait. Autre évolution dans son art, le Perse est passé de la photographie couleur au noir et blanc. «J’ai fait beaucoup de couleur et d’ailleurs je le fais toujours à la demande de mes clients. C’est cette agressivité visuelle des photos couleur qui m’a donné à réfléchir et à passer au noir et blanc et me concentrer sur l’émotion qui se dégage sur ces portraits. Donc c’était un challenge de me consacrer sur le monochrome et c’était très bénéfique pour moi car ma vision a évolué au point où maintenant, dès que je vois une photo en couleur, je suis distrait par la couleur des vêtements ou de l’arrière-plan et je perds le sens de la photo même. Il faut savoir que la photo noir et blanc est plus difficile que la photo couleur», explique-t-il dans un entretien avec Hora Magazine (le magazine des femmes du monde).
La première exposition de Fayçal Bezzaoucha est «Taghit… quand tu nous tiens», en 2012, avec des photos de paysages et d’habitants de cette oasis de la wilaya de Béchar. En 2014, a eu lieu l’exposition «Un portrait, une histoire…», comportant des portraits avec des textes et des citations pour chacune des photographies. D’autres expositions vont suivre, notamment, «Soul & Roll» en 2019, une exposition dédiée à la danse contemporaine avec des danseurs que le Perse a connus personnellement. Son objectif, à travers son appareil photo, est de «montrer cette énergie et le mouvement de leur âme en train de danser». L’expo «Qawarir», en octobre 2022, dédiée à la femme, est aussi un hommage à l’artiste plasticienne américaine Margaret Keane décédée en juin 2022. Fayçal Bezzaoucha est aussi photographe de plateau (de cinéma) qui a travaillé sur plusieurs tournages, notamment avec les réalisateur Olivier Legan et Jean-François Catton et également sur le film Papicha de Mounia Meddour.
Le Perse estime qu’une photo doit raconter une histoire et avoir une démarche que tout part de l’œil et de la sensibilité, afin d’immortaliser un instant. «Le coup d’œil, on l’a ou on ne l’a pas. Ça peut se travailler oui, mais il y a des personnes qui ont instinctivement le coup d’œil. Y a l’aspect technique d’une photo effectivement, mais l’aspect instinctif, pour moi, c’est ce qui fait la différence», fait-il remarquer. Il cite aussi le photographe français Henri Cartier-Bresson, fondateur de Magnum Photos : «S'il n'y a pas d'émotion, s'il n'y a pas un choc, si on ne réagit pas à la sensibilité, on ne doit pas prendre de photo. C’est la photo qui nous prend.»
Kader B.
Posté Le : 28/09/2024
Posté par : rachids