Au troisième jour du congrès du MSP, l’outsider déclare forfait

Menasra s’incline devant Soltani  Le concurrent de Abou Djerra Soltani, en l’occurrence Abdelmadjid Menasra, a fini par se retirer de la course à la présidence du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Ce retrait a eu lieu hier à 15h, après la prière du vendredi. «Je retire ma candidature de la présidence du Mouvement de la société pour la paix. Je remercie ceux qui ont porté ma candidature à la tête du mouvement, mais il faut comprendre mon geste», a-t-il déclaré tout en «souhaitant un bon déroulement aux travaux du congrès». Le geste de Menasra a été provoqué après une forte pression de la salle qui n’arrêtait pas de scander le nom de Abou Djerra Soltani, mais aussi en raison des blocages de certains membres du bureau du congrès qui avaient tout fait pour ignorer les vœux et la tendance dégagée. Le désistement de Menasra va permettre une accélération des choses. En ce sens que le congrès va se dérouler le plus normalement du monde après cette décision inattendu. Le déroulement des travaux du congrès aboutira inéluctablement au plébiscite de Abou Djerra Soltani à la tête du mouvement. Ce résultat a été possible après trois jours d’un congrès très houleux. En effet, le premier jour du congrès, qui s’est ouvert mercredi dernier, a connu un retard de trois heures sur l’horaire initial. Une désorganisation et une vive tension ont marqué l’ouverture du congrès du Mouvement. Anarchie dans l’organisation que se sont disputée la commission de préparation du congrès et le bureau national entre deux tendances du MSP: celle de Abou Djerra Soltani et celle de Abdelmadjid Menasra. Les congressistes, dans leur majorité, étaient désemparés attendant des heures, sous un soleil de plomb, la remise des badges. Un vrai parcours du combattant attendait ensuite les délégués qui n’ont pas hésité à exprimer leur désarroi et leur mécontentement. Des gens non autorisés à pénétrer dans la salle du congrès s’étaient, aussi, déplacés à la coupole du 5 juillet. Une situation qui, à son tour, n’a pas manqué de provoquer la panique dans les rangs des militants accrédités au congrès. Un dispositif de sécurité interne important a été mis en place pour filtrer tous les convives à la Coupole. La tension et le mécontentement étaient donc très perceptibles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Aussi, des altercations verbales entre les membres de la commission et du bureau national ont failli dégénérer. Les invités, notamment le corps diplomatique, ont commencé à prendre congé. Des rumeurs avaient même circulé faisant état d’une annulation de l’ouverture du congrès en raison du retrait des membres de la commission pour bloquer la cérémonie. Au second jour du congrès, c’est-à-dire jeudi dernier, il y a eu une véritablement situation de blocage qui a fait que l’on a, purement et simplement, retirer à la commission de préparation du congrès sa gestion, sous prétexte qu’elle avait pris parti pour le candidat Menasra. Il y a eu, donc, un vote à bulletin secret des 1.400 congressistes qui aura duré cinq heures pour faire tomber cette commission.  Hier vendredi, une autre situation de blocage : le règlement intérieur du congrès proposé par le bureau du congrès sur proposition du Majliss Echourra a été également rejeté. La raison est que le Majliss Echourra avait également pris parti en faveur de Menasra alors que le congrès se voulait souverain et devait être celui qui édictait les propositions et les règles de fonctionnement. Un autre vote à bulletin secret a fait que ce règlement intérieur n’était plus valable. Le vote a montré qu’il y avait un écart de quatre cents voix entre Menasra et Abou Djerra Soltani. Sentant la différence importante dans les voix, ce qui promettait de le laisser sur le carreau à l’occasion de l’élection du président du MSP, Menasra a préféré se retirer. Ce résultat a été possible après une guéguerre entre les partisans des deux candidats qui a mis à nu les contradictions au sein de cette formation islamiste. Samira Illoul