Algérie

Au troisième jour des affrontements entre villageoisLe calme revient mais le problème reste intact à Oued Aïssi



Au troisième jour des affrontements entre villageoisLe calme revient mais le problème reste intact à Oued Aïssi
Au troisième jour des affrontements qui ont fait une douzaine de blessés jeudi dernier entre des habitants de la région de Larbaâ Nath Irathen et les occupants du hameau de Zarzara, à proximité du barrage Taksebt, le calme semble revenir, mais le sujet continue de polariser l'actualité locale, toujours sur fond de tension et d'une sourde colère.La population de Larbaâ Nath Irathen, qui a longtemps subi l'insécurité qui n'a pas cessé de faire des victimes à Oued Aïssi, soutient fermement que ce qui s'est produit jeudi dernier n'est qu'une "correction", "un mal nécessaire" et, en même temps, un avertissement à l'endroit des agresseurs et aussi des autorités qui, par leur laxisme, ont poussé au pourrissement. "Désormais, aucune nouvelle agression ne sera tolérée", avertit-on à tout coin de rue. Pour leur part, les occupants du hameau de Zarzara, qui se disent être "victimes de dérapages", semblent trouver en la fermeture de la route devant chez eux un moyen pour exprimer leur colère. C'est dire que même après la réunion de réconciliation tenue à l'initiative du wali de Tizi Ouzou dans la soirée même des affrontements, le calme à Oued Aïssi n'est que précaire.
S'il est vrai que durant la réunion les représentants des deux parties en conflit ont accepté de se réconcilier, ce qui a d'ailleurs permis un retour au calme dans la soirée, la situation demeure inquiétante. En effet, se réconcilier après chaque affrontement constitue-t-il une solution définitive au problème de Oued Aïssi ' Si les affrontements de jeudi dernier, qui se sont déroulés sous les yeux indifférents de la gendarmerie avaient donné lieu à mort d'homme, y aurait-il eu une place à la réconciliation entre les deux parties ' Si cette fois, un tel drame a été miraculeusement évité par la seule force de la nature, qui garantirait que si de nouvelles agressions venaient à avoir lieu, ce conflit se réduirait à une bisbille de vieilles du village la prochaine fois ' Telles sont les questions que se posent les habitants de la région qui accusent les pouvoirs publics, notamment la gendarmerie, de laxisme, alors qu'elles n'ont jamais ignoré ce qui allait advenir un jour de la tension qui y régnait, mais ont tout de même laissé des populations s'affronter pour solder leurs comptes comme du temps des cow-boys dans le Far West.
En effet, si depuis le premier conflit entre les habitants des villages de Larbaâ Nath Irathen et ceux de Zarzara, que l'ancien maire d'Irdjen a réussi seul à éviter grâce à sa médiation en 2011, et si l'état avait pris les mesures qui s'imposaient, la région aurait été épargnée par ce nouvel épisode. Si au moins après chaque agression de citoyens, les services de sécurité territorialement compétents intervenaient pour arrêter les coupables ou au moins donner suite aux plaintes des victimes, l'exaspération de la population n'aurait peut-être pas atteint ce stade. Et, si après l'agression, dimanche dernier à Zarzara, d'une dizaine de citoyens, dont l'un d'entre eux était encore hier entre la vie et la mort sur son lit d'hôpital, les mêmes services de sécurité se sont précipités pour arrêter les agresseurs, la population ne se serait sans doute pas sentie abandonnée au point de décider de prendre son destin en main et agir comme un volcan qui explose.
Aujourd'hui encore, la situation qui prévaut à Oued Aïssi interpelle au plus haut point l'état, tant le pire n'est pas encore évité, et demain, il sera sans doute le seul responsable en cas de rebondissements.
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