A Al-Qayyarah, libérée à la fin août, la justice et les services de renseignement irakiens doivent faire le tri entre les petits collaborateurs de l'Etat islamique et les cadres de l'organisation. Amar Aboud Ayada se tient penaud devant son juge.Ces quatre derniers jours, en détention, une pellicule de crasse s'est accumulée sur son cou, sous le col de sa chemise. Ses yeux bleus délavés errent dans le vide. Cet employé de boutique à Al-Houd, à 50 km au sud de Mossoul, âgé d'une petite vingtaine d'années, a été arrêté chez lui par les services de renseignement irakiens samedi 12 novembre, trois semaines après la libération de son village par l'armée. Son nom figurait sur une liste d'insurgés que l'organisation Etat islamique (EI) avait libérés des prisons de Mossoul en juin 2014, en s'emparant de la ville. Il a comparu hier devant un juge d'instruction de la cour antiterroriste d'Al-Qayyarah, base arrière de l'opération de reconquête de l'armée, au sud de la «capitale» irakienne de l'EI, pour quelques minutes d'audience. «Je n'ai pas collaboré avec Daech. Après la libération de mon village, je suis resté chez moi pendant des semaines. Maintenant, je vais de mon travail à ma maison, c'est tout», dit-il. Son avocat commis d'office, au costume chiffonné, l'air épuisé, paraît s'excuser de se tenir derrière lui. Il ne prononcera pas un mot durant l'audience. «Je les reconnais, les innocents. J'ai étudié la psychologie, je les regarde, je les écoute et je sais», dit le juge d'instruction, qui souhaite demeurer anonyme, n'étant pas autorisé à s'exprimer devant la presse.
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Posté Le : 24/11/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R I
Source : www.lnr-dz.com