Algérie

Au rendez-vous du second souffle de la révolution



Pour un 7e vendredi consécutif, Tizi Ouzou reste fidèle au rendez-vous de la mobilisation. De plus en plus nombreux et déterminés et, surtout, conscients que les concessions qui ont été obtenues sous la pression constante de la rue, ne sont qu'une victoire d'étape, les manifestants reviennent à la charge pour donner un deuxième souffle à un processus révolutionnaire qui va crescendo, jusqu'à la satisfaction de toutes les exigences formulées depuis la mémorable insurrection pacifique du 22 février 2019.Un second souffle qui donnera tout son sens et son contenu au mot d'ordre proclamant le rejet du système formulé, vendredi après vendredi, par les marcheurs.
Haut lieu historique des luttes citoyennes en Kabylie, le boulevard Abane-Ramdane et la rue Lamali seront, dès la mi-journée, pris d'assaut par des vagues successives de marcheurs. Une véritable marée humaine de femmes et d'hommes de tous âges, toujours animés de la même ferveur et portés par le même élan festif, au-dessus desquels flottaient à l'unisson les drapeaux aux couleurs nationales et amazighes. Deux drapeaux réunis dans une même et grande bannière, tissant les liens, une cohésion et un nouveau contrat identitaire.
«Nous sommes ici pour poursuivre la lutte », nous ont dit presque d'une même voix tous les jeunes qui ont, très tôt dans la matinée, investi le parcours de la marche. Sur fond de l'inévitable « système dégage», de nouveaux slogans font leur apparition, faisant écho et traduisant la nouvelle donne politique qui a scellé le départ de Bouteflika. « Aux suivants, dégagez !» ; «Non aux trois B.» (allusion à Belaïz, Bedoui, Bensalah); «Pour une transition par le peuple et pour le peuple !» ; «Pour une transition sans le pouvoir» ; «Ni Salah (écrivent certains stigmatisant Gaïd Salah et nullement l'ANP), ni Bensalah » lit-on sur les affiches et les banderoles portées par les marcheurs qui dessinent les contours d'une nouvelle étape du mouvement révolutionnaire.
Pour Aissa Rahmoun, avocat et militant des droits humanitaires, «Le départ de Bouteflika n'est qu'une victoire partielle. Le peuple est sorti dans la rue depuis plus d'un mois pour exiger le départ du système dans sa globalité et non seulement quelques-unes de ses factions. La manifestation d'aujourd'hui signifie que le processus révolutionnaire engagé par le peuple se poursuivra jusqu'à son aboutissement, à savoir l'instauration d'une deuxième république et un Etat de droit conformément au congrès de la Soummam et de l'appel du 1er-Novembre.»
S. A. M.


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