Au quatre coins du monde

-Syrie : Damas nie toute responsabilité dans la mort des journalistes Le régime syrien a rejeté hier toute responsabilité dans la mort des deux journalistes étrangers tués la veille dans un bombardement de la ville de Homs. «Nous refusons les déclarations qui font endosser à la Syrie la responsabilité de la mort de journalistes qui se sont infiltrés sur son territoire sous leur propre responsabilité», a annoncé le ministère des Affaires étrangères, cité par la télévision d’Etat. «Le ministère des Affaires étrangères réaffirme la nécessité pour les journalistes de respecter les règles du travail journalistique en Syrie et d’éviter les infractions en entrant (ndlr: clandestinement) en territoire syrien pour accéder à des zones qui connaissent des troubles et qui ne sont pas sûres», poursuit le ministère. Cette déclaration survient au lendemain de la mort à Homs de deux journalistes, l’Américaine Marie Colvin, grand reporter du Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, photographe à l’agence IP3 Press, dans le pilonnage d’une maison transformée en centre de presse pour les militants. Au moins trois autres journalistes ont été blessés.

-Allemagne : crimes racistes, Merkel s’excuse La chancelière allemande Angela Merkel a demandé «pardon» hier aux familles des victimes d’une série de crimes néo-nazis survenus en Allemagne entre 2000 et 2007, lors d’une journée de commémoration nationale. «Je demande pardon aux parents des victimes qui avaient été soupçonnés à tort» d’être impliqués dans ces crimes, a déclaré solennellement la chancelière,  devant 1200 invités, des députés, hauts représentants de l’Etat allemand, familles de victimes, réunis pour une cérémonie d’hommage dans l’une des grandes salles de concert de Berlin, le Konzerthaus. Ces meurtres sont «un attentat contre notre pays», une «honte pour notre pays», a martelé la chancelière, affirmant que cela «ne devait plus jamais se reproduire». Une minute de silence doit être respectée à midi à travers le pays, en mémoire des dix personnes tuées dans différentes régions du pays entre 2000 et 2007, dont huit Turcs, un Grec et une policière allemande. En novembre 2011, l’Allemagne avait été choquée en découvrant qu’une cellule néo-nazie était à l’origine de cette série de crimes racistes, en partie élucidée après la mort de deux des trois principaux suspects.

-Etats-Unis : DSK bientôt devant le tribunal Sept mois après le dépôt de la plainte, une  première audience aura lieu le 15 mars à New York dans la procédure civile intentée contre Dominique Strauss Kahn par Nafissatou Diallo, une femme de chambre qui l’accuse d’agression sexuelle. M. Strauss-Kahn aura un agenda judiciaire chargé durant la deuxième quinzaine de mars, puisqu’il est également convoqué à Lille le 28 mars, où il devrait être mis en examen pour «complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée» et «recel d’abus de biens sociaux» dans l’affaire du Carlton, selon une source judiciaire. Aucune information n’a filtré mercredi soir sur ses intentions concernant l’audience civile du 15 mars à New York. Nafissatou Diallo, une femme de chambre guinéenne qui accuse Strauss-Kahn d’agression sexuelle dans sa suite du Sofitel de New York le 14 mai dernier, avait porté plainte au civil contre DSK le 8 août, en parallèle à la procédure pénale, abandonnée le 23 août. Ses avocats demandent des dommages et intérêts d’un montant non précisé, pour l’agression de la femme de chambre dans la suite du Sofitel. -Tunisie : le directeur d’Ettounsia remis en liberté Le directeur du quotidien Ettounsia, poursuivi pour atteinte aux bonnes mœurs après la publication en une d’une photo de nu, a été remis hier en liberté et son procès reporté au 8 mars. Nasreddine Ben Saïda était incarcéré depuis le 15 février et en grève de la faim depuis six jours. «Nous sommes heureux et soulagés, mais on va continuer notre combat parce que ce procès est un procès contre la presse en général», a déclaré Nejiba Hamrouni, la présidente du syndicat national des journalistes tunisiens. De nombreux journalistes s’étaient déplacés pour assister à l’audience et soutenir leur confrère, poursuivi sur la base d’un article du code pénal. L’objet du crime : une photo du footballeur d’origine tunisienne du Real Madrid, Sami Khedira, posant avec sa compagne nue. Le directeur d’Ettounsia a défendu à l’audience son choix d’avoir publié la photo. «Il s’agit d’un footballeur connu et la photo a une dimension artistique», a-t-il déclaré. Cette décision de remise en liberté intervient alors que plusieurs journalistes et médias tunisiens accusent le pouvoir de revenir aux pratiques de l’ancien régime. Elle survient au lendemain d’une décision de la cour de cassation qui a cassé un jugement ordonnant la censure des sites pornographiques sur internet, autre dossier emblématique pour les défenseurs de la liberté de la presse. -Irak : nouvelle vague de violences Hier, une série d’attaques meurtrières a frappé la capitale irakienne et d’autres villes du pays, faisant au moins 39 morts, dans ce que le président du Parlement a dénoncé comme une tentative de faire échouer le sommet de la Ligue arabe prévu dans un mois à Baghdad. Des attaques menées à l’aide de 16 voitures piégées dont au moins une conduite par un kamikaze, 8 bombes et un obus de mortier outre des attaques menées par des hommes armés. Plus de 250 blessés sont à déplorer. Ces violences ont frappé au moins 7 zones différentes de Baghdad et plusieurs villes des provinces de Salaheddine et Diyala, Babylone, Ninive et Kirkouk, selon une source au ministère de l’Intérieur et des responsables de sécurité. Il s’agit de la plus sanglante série d’attentats depuis le 14 janvier, lorsqu’un attentat-suicide contre des pèlerins chiites avait fait au moins 53 morts près de Bassora. Contrairement à ce dernier, la série d’hier semblait viser en priorité les forces de l’ordre et les civils. L’Irak doit accueillir le 29 mars prochain un sommet de la Ligue arabe, le premier depuis la vague révolutionnaire qui a bouleversé la région et continue d’ensanglanter la Syrie.