Algérie

Au présent de l'imparfait!


Encore deux semaines de repos pour les élèves. Ils retrouveront les bancs de l'école le 21 du mois en cours. Mais avant, ils ont rendez-vous avec les inscriptions. Elles ont débuté, hier, dans la plupart des établissements scolaires du pays. Elles se poursuivront jusqu'à la semaine prochaine.Des formalités administratives imposées aussi bien aux élèves qu'aux parents. Une occasion de retrouver leurs enseignants et l'encadrement pédagogique qui, eux, ont repris leurs postes à la fin de la semaine écoulée. Un retour précoce afin de pouvoir préparer la nouvelle année scolaire qui connaîtra de grands chamboulements avec le retour au système «normal».
Après deux ans d'enseignement à double vacation et des semaines de trois jours à cause de la pandémie de Covid-19, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé qu'il était temps de mettre fin à cette école «au rabais». Après consultation des spécialistes et des acteurs du secteur de l'Education nationale, le chef de l'Etat a décrété qu'il était temps de revenir à une école normale. Abdelmadjid Tebboune a aussi décidé de lancer une petite révolution cette année. Il s'agit de l'introduction de la langue anglaise au cycle primaire. Elle doit être enseignée à partir de la troisième année. Deux grands changements qui demandent une «transition» des plus délicates. Sommes-nous prêts à relever ce grand défi'
Le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, se veut très rassurant. Il assure que tout a été prévu afin que la rentrée scolaire se fasse sans encombres.
D'ailleurs, il a même annoncé que le manuel scolaire de langue anglaise destiné aux élèves de la 3e année primaire était déjà «prêt». Selon ses dires, aucun détail n'a été omis en ce qui concerne cette question. Tout comme pour le retour au mode d'enseignement habituel.
Tout va très bien Madame la Marquise! Vraiment' Que nenni! Les problèmes de l'école algérienne ne se résument pas à ces deux «chapitres» que sont l'anglais au primaire et le retour à une école normale. Des dossiers de plus grandes importances continuent à traîner depuis des décennies. À titre illustratif, le poids du cartable scolaire. Des ministres se sont succédé à la tête du secteur, un Conseil des ministres a même été consacré à cette question. En vain! Les jeunes «bambins» semblent encore obligés d'avoir des «carapaces» sur le dos pour cette nouvelle année scolaire.
Quant au problème des cantines scolaires et des chauffages à l'école, c'est une autre paire de manches. En 2022, l'Algérie souffre d'un manque flagrant de ces infrastructures ô combien importantes pour le bien-être des élèves. On parle encore de ces problèmes pour lesquels des milliards de dinars ont été dépensés. La tutelle va certainement nous noyer de chiffres pour «louer» les avancées faites dans ce domaine. Mais cela reste relatif, car beaucoup d'écoles, y compris dans la capitale, n'assurent pas ce minimum à leurs élèves. Que dire alors de la surcharge des classes qui va faire son grand retour avec l'abandon du système à double vacation. La fin des deux groupes est synonyme de retour à des classes de 50 élèves.
Les syndicats de l'éducation ont, d'ailleurs, tiré la sonnette d'alarme pour avertir la tutelle sur cette situation plus que préjudiciable pour les enfants. Cette surcharge va à contresens de l'égalité des chances, tout en épuisant le corps enseignant. Il sera très difficile pour eux d'avoir 50 élèves sous leurs coupes, après s'être habitués à la moitié.
Des solutions doivent être trouvées pour assurer l'équité, qui a toujours été une valeur prônée par l'école algérienne. Cela commence par une rentrée scolaire, à la même date pour tous. Or, certaines écoles privées ont reçu des «dérogations» afin d'ouvrir leurs portes aux élèves à partir du 11 septembre. Pourquoi cette différence' Une chose est sûre, tout n'est pas aussi parfait pour cette rentrée...au présent de l'imparfait!
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