Au petit bonheur la chance An 2013 et culture dans la ville des ponts

De notre correspondant à Constantine,
A. Lemili

«Il est vrai qu'on n'en est encore qu'à la première décade de l'année et si aucun programme n'a encore été tracé, cela ne veut pas dire pour autant que la commune se dirige vers un ratage culturel». Dite, d'une manière comme une autre, c'est la réponse que nous avons obtenu auprès d'élus qui ont daigné répondre à notre question sur le programme culturel prévu pour l'institution concernée.
A la décharge toutefois de ces élus, la cacophonie qui existe au niveau des différentes communes, une cacophonie due parfois à une répartition des attributions qui est loin de constituer une sinécure pour ceux qui l'orchestrent. En plus de cela, les vice-présidences chargées des activités sportives, sociales et culturelles sont plus branchées sur les deux premières rubriques en ce sens qu'elles confèrent la popularité'populisme oblige, elles sont également mieux budgétisées et pour cause, leur nature même. Quant à la culture, les communes sont un peu comme la cigale de la fable, en ce sens que culture ne rime qu'avec l'été et, heureuse coïncidence, celle-ci juxtapose le Ramadhan. «Ce qui a pour particularité de justifier une débauche d'énergie, avant et le farniente après» nous dira un cadre de l'exécutif, histoire de souligner que c'est la seule période de l'année qui devrait permettre aux élus et aux agents concernés par l'activité culturelle de laisser entendre qu'ils ont rempli leur part de contrat.
A quel type de culture pourrait alors prétendre les Constantinois ' Celle, habituelle comme le malouf, aïssaouas, poésie au féminin, jazz parce que, de toutes les manières, il s'agit de festivals définitivement ancrés et institutionnalisés et, pour faire l'appoint, une flopée de
cheb et cheba qui viendront assurer un vacarme à hauteur du théâtre de plein air, éventuellement quelques groupes étrangers mais pas trop. Autrement dit, dans un large éventail africain, pour ne pas se limiter aux Maghrébins. En fait, avec les responsables communaux de la culture, il relève de la gageure de connaitre la nature de la surprise réservée pour la simple raison qu'à chaque fois, il s'agira de surprise. D'ailleurs, la culture pourrait n'être que musicale et viendrait, sans nul doute, de l'association miracle des «Arts» qui continue,
malheureusement, d'avoir des difficultés de sponsoring. Pourtant, ladite association, en matière de goûts musicaux de la jeunesse, demeure celle qui en est le plus à proximité. L'institut de France, avec son ancien directeur, saisit la pleine dimension de l'impact des
animateurs de l'association auprès de la jeunesse locale et n'hésitait pas, souvent, à parrainer leurs contacts lors de l'organisation de concerts. L'office des activités culturelles et artistiques communale, jouissant d'une certaine autonomie d'action, avait, par ailleurs, emprunté la même voie en les associant à certaines activités où le besoin de professionnalisme et, surtout, d'expérience l'exigeait.
La direction de la culture continuera d'avoir un programme hyper actif. Il est le fait d'un directeur littéralement électrique, même si ses choix restent discutables parce qu'en réalité les activités proposées n'embrassent pas un large spectre. La réouverture de salles de cinéma pourrait, très certainement, contribuer à modifier un tant soit peu la donne, sauf qu'une fois rouvertes il s'agira de trouver le moyen de les pourvoir en films bien que le réflexe, dorénavant installé, est l'usage de la vidéo.
Nous n'avons pas associé à cet état des lieux, pour l'année 2013, des activités qui pourraient être organisées par d'autres organismes comme la direction de l'éducation, des affaires religieuses mais, aussi du théâtre, même si celles-ci restent très circonstancielles.