Exploitation - Camerounais, Congolais, Maliens, Nigériens, Ivoiriens, Malgaches ou même Indochinois, les millions d'hommes et de femmes, qui peuplaient l'Afrique et l'Asie, étaient traités comme des bêtes de somme en période de paix et de chair à canon en période de guerre.
Pour avoir fait la première révolution au monde, décapité leur roi et même leur reine en 1793, libéré la prison de la Bastille, tenu tête à toute l'Europe, donné la parole au peuple et des armes à la liberté, les Français, du moins ceux qui ont inspiré et illuminé leur siècle, ont fait de leur pays la patrie des exilés et un asile pour tous les opprimés. Mais cela, comme disait une certaine publicité des lunettes de vue, c'était avant.
Les choses ont bien changé depuis, et le slogan «terre de France, terre d'asile» n'est plus aujourd'hui qu'un cliché, un vieux souvenir jeté à la remise et qu'aucun homme politique n'ose dépoussiérer. Tant que l'empire colonial faisait vivre la France et les Français par ses richesses et ses ressources, les citoyens des territoires occupés étaient considérés comme des Français de par leur présence sur le sol. Mais pas des Français au sens où on l'entend. Leur carte nationale n'était qu'un document administratif pour les identifier et les situer. Qu'ils soient camerounais, congolais, maliens, nigériens ivoiriens ou malgaches, ou même indochinois, les millions d'hommes et de femmes qui peuplaient l'Afrique et l'Asie sous domination française étaient traités en réalité comme des bêtes de somme en période de paix et de chair à canon en période de guerre et de conflit.
Pour mettre un peu d'ordre dans leur législation, voir plus clair et surtout éviter que tous ces «étrangers à leur culture ne deviennent français de fait, les éminences grises de Paris et leurs stratèges inventèrent une nationalité hybride qui ne répond à aucun critère sinon celui de marquer leur différence.
Ainsi nous aurons droit à Français assimilés, un concept qui concerne surtout les Israélites, Français apparentés, et, bien sûr, Français musulmans qui faisaient des Algériens pendant la Révolution des Français, mais d'une espèce à part, puisqu'ils étaient musulmans. Après les indépendances des pays colonisés, l'Hexagone reverra à la loupe le processus d'obtention de la nationalité. Sont d'office français les descendants de français de souche de par le droit du sang, ensuite les hommes et les femmes nés sur le territoire de par le droit du sol et enfin les étrangers qui le désirent, à condition qu'ils se naturalisent. Et comme la situation économique se dégrade de plus en plus dans ce pays, que deux millions de citoyens vivent au seuil de la pauvreté et que la précarité gagne toutes les couches sociales, les Français d'origine maghrébine deviennent tout à la fois des boucs émissaires et un argument de campagne très commode pour justifier tous les échecs. Les premières victimes du chômage sont évidemment les Français de seconde zone, du deuxième collège, les Français que leur origine pénalise systématiquement dès le premier entretien d'embauche même s'il est surqualifié.
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Posté Le : 24/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Imaad Zoheir
Source : www.infosoir.com