Algérie

Au nom du peuple



Au nom du peuple
En fin de compte, on ne saura rien du Conseil restreint présidé par le chef de l'Etat ce dimanche sinon qu'il a donné «des directives dans les domaines sécuritaires, humanitaires et diplomatiques afin de faire face à la situation qui prévaut dans la sous-région». On savait que la communication officielle était claudicante, superficielle et peu professionnelle mais tout le monde espérait secrètement qu'en ces moments de grandes menaces extérieures qui guettent le pays, un minimum syndical aurait été respecté. Au lieu de cela, la présidence préférera un communiqué laconique qui, à la fin, ne veut absolument rien dire.C'est à croire qu'en face des dangers, à chaque fois rappelés par les voix du gouvernement, les Algériens auraient droit à des explications plus détaillées sur la situation, à un plan d'action pour faire face à ces menaces et surtout que compte faire le pays pour y remédier. A la place, un silence éloquent qui se suffit à lui-même. Ces conseils restreints sont l'occasion de débattre de l'actualité du pays, de proposer des solutions mais rien n'y filtre. Aucune nouvelle, zéro info comme si les décisions prises ne nous concernent en rien. Les Algériens veulent savoir et en l'absence d'une communication fiable, la porte reste ouverte aux spéculations les plus folles, aux rumeurs les plus insidieuses.Cet amateurisme communicationnel, voulu et cultivé, participe à creuser davantage le fossé entre le peuple et Alger, un peuple bon à être convoqué pour lui faire endosser l'habit de l'alibi. Les Algériens cherchent à être rassurés, à ce que Bouteflika leur parle enfin, à eux et non pas à ses ministres, qu'il les interpelle de vive voix et non à travers des communiqués lus par des intermédiaires. Ils ont besoin de savoir pourquoi l'attaque d'In Salah et si quelque chose a été fait pour dissuader les Anglais et les Norvégiens de ne plus se rendre sur les champs gaziers. Quelles sont ces directives sécuritaires, humanitaires et diplomatiques, question de se faire une petite idée sur comment sont gérés les dossiers qui concernent, en bout de course, tous les citoyens algériens, comptables sans le vouloir des décisions prises en leurs noms. Mais non, en haut lieu on est encore à ignorer ce peuple bon pour ne représenter qu'un faire-valoir.




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