Algérie

« Au nom de l'islam » : Une enquête sur france 3


Diffusée en deux volets ce vendredi 11 septembre, date qui n'a sans doute pas été choisie par hasard, « Au nom de l'Islam » s'avère être une enquête passionnante sur les soubresauts qui n'ont cessé d'agiter le monde musulman depuis le début du XXe siècle au lendemain de la chute de l'empire ottoman et du dernier califat. En quatre années d'investigation, Mohand Ben Salama a réuni un important matériau, qu'il a soumis à l'analyse éclairée de nombreux intervenants spécialistes ou pratiquants de l'Islam, dont le frère du fondateur des Frères musulmans, Gamal El Banna, aussi progressiste et libéral que son défunt frère Hassan était conservateur et dogmatique.La première partie à caractère historique explore le passé lié à la colonisation et à la décolonisation, aux échecs du panarabisme et du socialisme arabe qui ont nourri le ressentiment des peuples, y compris les Iraniens qui ont vécu sous la dynastie Palhavi un modernisme à marche forcée ayant tourné le dos aux réalités socioculturelles et religieuses de l'ancienne Perse. L'auteur s'attache, dans ce premier volet, au rôle majeur joué par l'organisation des Frères musulmans qui va propulser pour toujours (') la dimension religieuse dans le champ politique. Pour ce faire, Ben Salama a parcouru de nombreux pays de l'Egypte, berceau de l'Islam politique, jusqu'en Arabie Saoudite sous influence wahhabite.Le rôle et la responsabilité occidentales dans le désordre à venir du monde arabo-musulman ne sont guère occultés depuis la trahison britannique envers les Arabes à l'époque de Lawrence d'Arabie. Les enjeux économiques dont celui du pétrole ne sont pas passés sous silence. La deuxième partie analyse la problématique du rapport entre l'Islam et la démocratie. Il est de loin le plus intéressant de par son actualité et des éléments complexes qu'il met en jeu. La seule réserve qu'on peut poser à ce documentaire, c'est la faible place accordée aux penseurs modernes, hormis Mohamed Charfi, l'ancien ministre tunisien de l'Education ou un réformiste iranien. On aurait aimé entendre les analyses et approches de chercheurs ou écrivains, comme Mohamed Arkoun, le doyen, jusqu'à Rachid Benzine, le plus jeune, en passant par Abdelwahab Meddeb ou le duo égyptien Mahmoud-Hussein. Mouloud MimounPS : Pourquoi une heure de diffusion aussi tardive par France 3 ' (23h heure française ')  >   
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