Au nom de l'amitié, il lui soutire 30 millions de centimes Abus de confiance

Said et Mehdi sont deux amis d'enfance. Ils ont partagé le meilleur comme le pire comme comme ont dit « ils ont mangé dans une même assiette ». Ils ont fréquenté la même école primaire, le même CEM. Mais le destin les a séparés lorsque Said a quitté les bancs de l'école pour suivre une formation en plomberie et Mehdi pour s'occuper de l'exploitation agricole de son père, devenu très vieux. Un jour, Said propose à Mehdi un moyen de s'enrichir sans trop d'effort. Mehdi mord à l'hameçon tout de suite. L'astuce est simple. Said ramène des voitures d'occasion de l'étranger pour les retaper, les vendre et partager le bénéfice. Mehdi n'a rien voulu savoir, il a adhéré à cette combine, lui qui voulait ouvrir son propre commerce et laisser le travail de la terre à quelqu'un d'autre. Ainsi de fil en aiguille, Mehdi ramasse la coquette somme de 300 mille dinars qu'il a remis à son ami, sans aucune reconnaissance de dettes ni autre papier justifiant la transaction bien entendu en contre partie il pensait avoir un bénéfice conséquent. Mais ce dernier tardait à venir. Une année passa, une deuxième et une troisième également et Mehdi attendait toujours un coup de fil salvateur. Rien ne profilait à l'horizon. Une petite voix pourtant lui soufflait que son ami n'est pas sincère mais il se dit que l'amitié qui le lie à Said était plus forte. Il prend quand même les devants et décide de tirer au clair ce retard. A maintes reprises, Said se dérobe et répond par des tergiversations qui finalement agacée Mehdi. Un jour, il décide de l'attendre au seuil de sa porte pour qu'il ne lui échappe pas. Acculé, Said nie tout de l'importation de véhicule d'occasion, y compris la somme remise. Mehdi tombe des nues, il failli se trouvait mal. Sur le champ, il dépose plainte et prend un avocat. Mais ce dernier n'a aucun papier justificatif pour défendre son client. Said est, quand même, convoqué au tribunal. Appelé à la barre, il dira à la présidente de séance de la chambre pénale du tribunal de Sidi M' Hamed, qu'il n'y a aucune preuve de ce qu'avance son ami. A son tour, Mehdi jure qu'il a été escroqué et il était loin de douter que son ami d'enfance lui a joué ce tour. La présidente dira à Mehdi qu'il est victime de sa naïveté. La confiance entre voisins, amis et entre membres d'une famille, c'était avant lorsque la sincérité et l'honnêteté étaient érigées en règle. « Maintenant il ne faut pas se fier même à son ombre » lui a-t-elle dit. Mehdi est sorti de l'audience abasourdi. Il a perdu un argent difficilement acquis, un ami d'enfance et la confiance en tout le monde.