AU MUSEE D'ART MODERNE D'ALGER

En préparation depuis près d'une année, la grande exposition à Alger de Mahjoub Ben Bella sera la première de ce grand artiste algérien dans son pays.
En dehors d'une toile qui faisait partie de l'exposition «Art contemporain arabe», présentée en 2007 au palais de la culture Moufdi- Zakaria dans le cadre d'«Alger, capitale de la culture arabe», le public algérien n'a jamais vu ses œuvres. Mahjoub Ben Bella jouit, dans le monde entier, d'une renommée solidement établie. Reconnu par la critique d'art comme un artiste de premier plan, recherché par les galeries, les musées et les collections privées ou publiques. Appréciées des publics, ses créations ont parcouru et parcourent encore les cinq continents. En 2010, il est entré dans le catalogue du Metropolitan Museum de New York, haut lieu de l'art contemporain, consacrant ainsi son référencement sur le marché de l'art. Neveu d'Ahmed Ben Bella, premier président de l'Algérie, Mahjoub n'a compté que sur son travail pour se faire un prénom. Né en 1946 à Maghnia, il étudie à l'Ecole des beaux-arts d'Oran jusqu'en 1965, avant de rejoindre l'Ecole des beaux-arts de Tourcoing (France) où il vit et travaille actuellement. Soucieux de parfaire sa maîtrise, il a poursuivi ses études à l'Ecole supérieure des arts décoratifs puis à l'Ecole supérieure des beauxarts de Paris. Durant sa formation, il a développé une démarche artistique, fondée d'abord sur l'utilisation plastique de la calligraphie arabe, avant que ce choix n'évolue de manière spectaculaire vers une expression foisonnante de formes et de couleurs. Son univers pictural singulier, développé avec un acharnement remarquable au travail, le distingue aussitôt. A travers des dizaines d'expositions dans le monde et de nombreuses acquisitions de collections et musées prestigieux, il s'impose comme un artiste de dimension internationale. Ses créations sont cependant demeurées fortement ancrées dans ses sources algériennes. Son talent qui embrasse divers techniques et supports s'est affirmé également dans des œuvres monumentales : fresque à l'aéroport internationale de Riyad (1982) ; peinture de 12 km de pavés sur le fameux parcours cycliste Paris-Roubaix (1986) ; œuvre projetée sur 4000 m2 au stade Pacaembo de Sao Paulo, au Brésil (1999) ; décoration d'une station de métro de Tourcoing (2000)... Particulièrement ému par sa prochaine rencontre avec le public algérien, qui s'inscrit dans le cinquantenaire de l'indépendance, Mahjoub Ben Bella présentera, dans cette exposition, organisée par l'AARC en partenariat avec le Mama, près de 220 œuvres représentatives de son parcours et de l'esprit de ces retrouvailles.