Algérie

Au moins 33 morts dans un triple attentat-suicide : Baghdad noyée dans un bain de sang



A quatre jours des élections législatives cruciales pour l'avenir de l'Irak, un triple attentat-suicide. Le réseau Al-Qaîda et un autre groupe extrémiste Ansar al-Sunna ont affirmé qu'ils feraient tout pour torpiller les législatives. Une voiture conduite par un kamikaze a explosé au niveau d'un bâtiment administratif proche d'un poste de police à Baqouba (60 km au nord de Bagdad), chef-lieu de la province de Diyala, selon des sources des services de sécurité. Simultanément, un deuxième véhicule a explosé à une centaine de mètres de là, près d'une place, et peu après un troisième kamikaze a fait détoner sa ceinture d'explosifs à l'hôpital général de Baqouba dans le centre-ville. Selon le commandant de police Ghaleb al-Joubouri, le kamikaze, qui portait un uniforme de policier, s'est fait passer pour un blessé et est arrivé à bord d'une ambulance.Il s'est introduit au service des urgences et a accompli son 'uvre meurtrière au moment où le chef de la police de Diyala, Abdel Hussein al-Chommari, rendait visite à des blessés. Ce dernier est sorti indemne. « Les trois attentats ont fait 33 morts, dont dix policiers, et 55 blessés », selon un dernier bilan fourni par un responsable des forces de sécurité. « Quand les deux premières explosions ont eu lieu, nous nous sommes déployés devant et dans l'hôpital pour faciliter l'accueil des victimes. Quelques minutes plus tard, alors qu'arrivaient les premiers blessés, le chef de la police est venu avec ses gardes », a expliqué Hassan al-Tamimi. « Peu après, il y a eu une explosion et j'ai été touché à la jambe gauche alors que j'accompagnais une blessée aux urgences », a ajouté ce policier en faction à l'hôpital. « Les terroristes veulent semer la confusion et empêcher les Irakiens d'aller voter ».Scrutin à très hauts risques« Ces élections sont un grand danger pour les terroristes et c'est pourquoi ils veulent torpiller ce scrutin », a affirmé un conseiller du Premier ministre Nouri al-Maliki, Ali al-Moussawi. Un responsable de sécurité a par ailleurs annoncé que ses forces avaient désamorcé deux voitures piégées dans le centre de la ville et découvert deux bombes dissimulées dans un téléviseur abandonné dans la rue. Ce triple attentat, le plus sanglant depuis le 5 février, survient à quatre jours des législatives de dimanche, les deuxièmes depuis la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003. Pour ce scrutin, qui intervient quelques mois avant le retrait massif des troupes de combat américaines, près de 19 millions d'Irakiens sont appelés aux urnes pour choisir, parmi 6100 candidats, les 325 députés qui siègeront au Parlement pour les quatre prochaines années. Le 5 février, alors que les fidèles chiites achevaient les commémorations du 40e jour de la mort de Hussein -figure emblématique du chiisme tué il y a 13 siècles-, un attentat a fait 41 morts et 144 blessés à Kerbala (centre), où un obus est tombé sur la foule. Le réseau Al-Qaîda et un autre groupe extrémiste Ansar al-Sunna ont affirmé qu'ils feraient tout pour torpiller les législatives.L'insurrection sunnite est encore active dans la région de Diyala, qui compte des communautés sunnites, chiites et kurdes et qui fut un bastion de l'insurrection. « (Nous) avons décidé d'empêcher ces élections par tous les moyens possibles, principalement par des moyens militaires », a averti le chef d'Al-Qaîda en Irak, Abou Omar al-Baghdadi, dans un message audio diffusé le 12 février. Baghdadi y a qualifié le scrutin de « crime politique manigancé par les chiites ». Les autorités irakiennes avaient averti que les insurgés et Al-Qaîda chercheraient à faire dérailler le processus politique.


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