Au moins 25 morts dans un attentat suicide à Damas La violence s'installe dans la capitale syrienne

Deux semaines jour pour jour après une attaque similaire, un attentat suicide a frappé un quartier historique du centre de la capitale syrienne Damas faisant au moins 25 morts et une cinquantaine de blessés. Cet attentat est survenu au moment où la situation sécuritaire dans le pays est des plus précaires. Des milliers de Syriens manifestant à l'appel des militants pour réclamer un arrêt de la répression de la révolte contre le régime en place.L'attentat suicide a visé le quartier Meydan. Un quartier historique du centre de la capitale syrienne. Les images diffusées par la télévision syrienne reprises en boucle par les medias du monde ont montré des restes de corps, des gravats jonchant le sol, des flaques de sang et plusieurs voitures calcinées aux vitres brisées. Des habitants en colère ont criés leurs condamnations et leur rejet des attentats.Il y a deux semaines, la capitale syrienne a été visée par deux attentats meurtriers. Le
23 décembre, 44 personnes ont été tuées et 150 blessées dans deux attaques suicide à la voiture piégée. Les autorités syriennes ont amputé l'attaque terroriste à Al-Qaïda, tandis que l'opposition accusait le régime de manipulation. Les attaques, qui n'avaient pas été revendiquées, avaient visés la Direction de la sûreté générale ainsi qu'un bâtiment de la sécurité militaire dans le quartier de Kafar Soussé dans l'ouest du pays. Il s'agissait des premières attaques du genre depuis le début de la révolte populaire le 15 mars faisant entrer la Syrie dans une tourmente politique inédite. Le pouvoir en Syrie refuse de reconnaître l'ampleur de la contestation et accuse des «gangs armés terroristes» de créer le chaos dans le pays et surtout de servir des agendas extérieurs. Le premier attentat est survenu au lendemain de l'arrivée d'une délégation pour préparer la mission des observateurs de la Ligue arabe. La mission en question avait pour but de veiller à l'application du protocole arabe prévoyant l'arrêt des violences en Syrie et trouver une issue à la grave crise politique. Mais la mission arabe qui s'est rendue dans plusieurs villes du pays est de plus en plus critiquée notamment par l'opposition syrienne. Cette dernière lui reprochant de ne pas avoir empêché la poursuite de la répression de la contestation et de succomber aux «orientations» du gouvernement.Le Comité ministériel arabe chargé du dossier syrien se réunira demain au Caire pour entendre le rapport du chef de la mission d'observateurs en Syrie. Le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, président du Conseil, a indiqué que la Ligue arabe devait alors décider si cette mission se poursuivrait et comment. Le risque d'internationalisation de la crise en Syrie devient de plus en plus patent. Une intervention étrangère en Syrie aura indéniablement des conséquences dramatiques dans une région explosive. Selon une estimation de l'ONU au début décembre, la crise politique en Syrie a fait au moins 5 000 morts depuis le 15 mars.
M. B./agences