Les commandos indiens tentaient toujours de reprendre le contrôle de la situation, encore très confuse bien que la police ait annoncé la fin des opérations dans l'Oberoi/Trident, l'un des deux hôtels de luxe attaqué mercredi en même temps qu'un autre palace, le prestigieux Taj Mahal. Des échanges de tirs nourris étaient toujours entendus vendredi aux abords du Taj Mahal, où un ou plusieurs islamistes seraient toujours retranchés. Un commando des forces spéciales a été largué par hélicoptère sur le Centre juif de Bombay, autre cible des assaillants, pour tenter d'en déloger des islamistes qui détiendraient encore des otages. L'Inde a pour la première fois ouvertement accusé le Pakistan, son voisin et rival, d'être derrière ces attaques coordonnées, très bien orchestrées, qui ont semé le chaos à Bombay, une ville de 13 millions d'habitants, où une dizaine de cibles ont été visées. Islamabad a fermement démenti. Les raids, revendiqués au nom d'un groupe islamiste inconnu disant se battre pour la défense des musulmans d'Inde, ont visé en particulier des étrangers, plus spécifiquement des clients américains et britanniques des deux hôtels, symboles de la richesse de Bombay. Mais les islamistes, armés de fusils automatiques et de grenades, ont aussi frappé des cibles indiennes, comme la gare centrale de Bombay où ils ont laissé derrière eux 50 morts, les caméras de surveillance enregistrant leurs visages, jeunes et calmes. Un hôpital accueillant des femmes et des enfants pauvres a également été attaqué. Dans les hôtels Oberoi/Trident et Taj Mahal, les commandos indiens ont poursuivi vendredi leur minutieuse opération de ratissage, explorant une par une les centaines de chambres pour en déloger les derniers islamistes. Neuf assaillant ont été tués au cours des opérations et un autre arrêté, et 15 hommes des forces de sécurité tués, a déclaré le vice-Premier ministre de l'Etat de Maharashtra, R.R. Patil. A l'Oberoi/Trident, où 93 otages avaient été libérés vendredi matin, la police a annoncé avoir découvert 24 cadavres, précisant que les opérations étaient terminées. L'armée indienne a lancé pendant ce temps un assaut à la grenade sur le Taj Mahal pour déloger au moins un islamiste qui y serait retranché, selon un photographe de l'AFP. "Ce sont des gens impitoyables, ils ouvraient le feu sur quiconque se trouvait face à eux", a raconté un soldat des commandos de marine. Il y avait "du sang partout", "des corps gisant ça et là". Ces attaques d'une ampleur inédite qui ont frappé Bombay, coeur financier de la dixième puissance économique mondiale, ont été revendiquées au nom d'un groupe islamiste, les Moujahidine du Deccan, du nom du plateau qui couvre le centre et le sud de l'Inde. L'un des islamistes retranchés dans l'Oberoi/Trident, interrogé par une télévision, a affirmé que le groupe réclamait la fin des "persécutions" contre les musulmans d'Inde, une forte minorité de 150 millions de personnes, victimes de violences par le passé, dans ce pays de 1,2 milliard d'habitants, hindous en majorité. Mais l'Inde a une nouvelle fois vu la main du Pakistan, souvent accusé par Delhi de soutenir des groupes islamistes auteurs d'attentats sur le sol indien.
Posté Le : 28/11/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : R W avec AFP
Source : www.elwatan.com